Les manifestations après la mort de George Floyd à Visa pour l'Image; la littérature avec la fiction les Tentacules et la BD Piments zoizos sur les Réunionnais de la Creuse, et le pianiste Jonathan Jurion en concert : voici l'actualité de cette semaine.
Photographie
Visa pour l’Image (Perpignan, 29 août-27 septembre). I can’t breathe (exposition au couvent des Minimes tous les jours jusqu’au 13 septembre, ensuite uniquement les week-ends jusqu’au 27 septembre). Symbole des violences policières, la mort de l’Afro-américain George Floyd, survenue le 25 mai 2020 à Minneapolis, lors de sa violente interpellation (« I can’t breathe » répété une vingtaine de fois par George Floyd), a suscité une vague de manifestations sans précédent dans toute l’Amérique. Visa pour l’Image a réagi et sollicité les médias américains pour qu’ils s’affichent à Perpignan. Les délais étaient courts. Mais le Washington Post, le New York Times, le Los Angeles Times et le Sacramento bee ont joué le jeu. I can’t breathe donne à l’arrivée une sélection saisissante d’une cinquantaine de clichés de cette Amérique fatiguée des violences policières et racistes. Photos visibles donc au couvent des Minimes, dans le respect des règles sanitaires, mais aussi sur le dispositif numérique mis en place par la 32è édition du festival pour s’adapter à la pandémie du coronavirus.Cliquez pour voir l'Exposition I Can't Breathe du Festival Visa pour l'image 2020.
BD
Piments zoizos de Tehem (supervision historique de Gilles Gauvin, sortie le 17 septembre 2020). C’est avec la résolution nationale de 2014 que l’histoire des « Réunionnais de la Creuse » sort de l’oubli. Après la littérature, la télé ou la danse, la BD s’empare à son tour de cette page douloureuse qui vit, de 1962 à 1984, quelque 2000 enfants arrachés à leur famille depuis la Réunion pour être transplantés dans des départements de l’Hexagone. « Piments zoizos » raconte ainsi le parcours imaginaire de Jean et Madeleine, un frère et une sœur, qui connaissent ce triste sort. Arrivés dans la Creuse, ils sont séparés et suivent des trajectoires différentes. Epaulé par l’historien Gilles Gauvin, Téhem a trouvé la bonne distance pour traiter ce qu’un observateur a qualifié « d’utopie dangereuse » au début des années 70. Tehem voulait prendre un recul historique et ne pas se focaliser uniquement sur les émotions : c’est réussi.Les tentacules de Rita Indiana (éditions rue de l’échiquier, sortie le 3 septembre). Inconnue en Europe, Rita Indiana est une icône LGBT de la République dominicaine, aussi leader d’un groupe musical, qui nous propose ici un récit littéraire étonnant. Nous sommes en 2027, dans une République dominicaine ultra connectée, dévastée par des catastrophes écologiques. Une pauvre adolescente, Alcide, se débrouille pour vendre une drogue, la Rainbow Bright, qui lui permettrait de changer de sexe. En un peu moins de 200 pages, l’auteure convoque des thématiques propres à la Caraïbe comme la colonisation, la réincarnation, les origines, le désastre écologique, etc…Une œuvre iconoclaste, parfois un peu dense, qui a obtenu le grand prix de l’association des écrivains caribéens.