PODCAST. Lorry Hardel : à grand talent, grande responsabilité

Si vous n’avez pas eu la chance de voir Lorry Hardel sur scène, l’occasion vous en sera (re)donné dans la saison théâtrale 2023-2024. Les trois pièces maîtresses auxquelles elle prête ses grands talents de comédienne, devraient être reprises. Qu’il s’agisse de Penthésilé.e.s – Amazonomachie mise en scène par Laëtitia Guédon, mauvaise mise en scène par Sébastien Derrey ou de Petit pays, mise en scène par Frédéric Fisbach - trois propositions très différentes chacune l’une de l’autre -, elle y brille à chaque fois d’une intensité rare et profonde. 

Pendant l’heure de rencontre dans un café près de la Gare de Lyon, c’est son - déjà - riche parcours de jeune femme et de comédienne qu’elle évoque au micro de L’Oreille est hardie. Parcours tendu vers un seul objectif, la scène, avec tout au long, petit à petit, une assurance qui se dessine et un grand sens de certaines responsabilités. Écoutez les quelques confidences de Lorry Hardel :

La Martinique au cœur 

Comme beaucoup d’autres, Lorry Hardel est née à Paris mais porte ses origines martiniquaises au plus haut. Jusqu’à glisser à notre Oreille... que la Martinique est peut-être l’endroit où elle se sent le plus chez elle ! 

Un plaisir rare car son travail la tient - trop ? - loin de ces terres et de la famille qu’elle y a là, mais un plaisir ô combien décuplé quand l’alignement des étoiles se produit. Comme l'an dernier, avec les représentations de Penthésilé.e.s – Amazonomachie données sur la scène de Tropiques Atrium à Fort-de-France, qui ont été parmi les moments les plus forts de sa carrière de comédienne, dit-elle. Dont acte.

La scène en ligne de mire

Dès son plus jeune âge, le théâtre, d’abord activité de loisirs, prend de plus en plus de place jusqu’à devenir l’objectif principal d’une future carrière. Mais pour rassurer Maman et sans doute un peu elle-même, elle fera un détour par la fac avant de se lancer à cœur perdu dans les concours des écoles de théâtre. Ne faisant plus ainsi mystère de sa vocation et grand bien lui a pris.

Une première pièce Nathan alors qu’elle étudie encore, puis une autre Convulsions sur un texte de l’auteur guinéen Hakim Bah où elle fait connaissance avec le metteur en scène Frédéric Fisbach et quelques interprètes du futur Petit pays, sa dernière apparition en date. Tout est affaire de rencontres pour Lorry Hardel qui, sur tous les projets où elle a fini sur scène, a eu la chance d’être appelée. Et c’est déjà un signe que d’être désirée en tant que comédienne.

De plus en plus sûre

Celle qui doutait en permanence en se rendant aux castings - doutes à propos de sa légitimité dans ce métier, de son talent, du regard des autres posé sur sa couleur de peau et sur ses formes -, a laissé place à une jeune femme de plus en plus affirmée dans ses choix et dans ses convictions. "

Je dis toujours que je fais déjà ma part en étant juste sur scène parce que je suis une femme noire et que je me montre [...] et que je montre qu'on existe et qu'on a notre place aussi.

Lorry Hardel, comédienne

Lorry Hardel n’hésite plus à quitter un projet où elle sent qu’on l’a choisie pour de mauvaises raisons. Elle n’hésite pas non plus à démontrer aux plus jeunes, qu’une comédienne peut aussi être une femme comme elle : une femme qui s'assume, noire et grosse, avec la passion du théâtre chevillée au corps. Ce que finalement, elle leur dit quand elle enseigne, sans forcément passer par les mots mais par sa simple présence.

Écoutez L’Oreille est hardie... 

Et faites plus ample connaissance avec une comédienne au talent affirmé qu’il faut aussi découvrir sur scène (l’intensité bouleversante de son rôle et de son interprétation dans la pièce mauvaise est à ne pas manquer...) pour compléter le portrait. Lorry Hardel dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI ! 

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