Il en va des prénoms comme des vêtements, des expressions, des régimes alimentaires ou de certaines musiques : quelque temps en vogue, au faîte de la vague, au pinacle, au top du top, bref : on adore et tout le monde en redemande, en use et en abuse. Et puis un beau matin, tout se casse, tout s’efface et on se lasse. Ce que l’on a adoré ne va plus, ne correspond plus à l’air du temps, trop employé, trop usé. À force de s’en servir, ça ne sert plus à rien ; le constat est là, le verdict tombe : c’est passé de mode… et on passe à autre chose.
La désuétude des prénoms
Fini les Gudule, les Théophraste, les Philomène, les Gontran ou les Artémise… Hier complètement dans le coup, ancrés dans leurs époques, ils sont aujourd’hui objets de quolibets et de raillerie, au mieux de curiosité amusée. Remisés, aux oubliettes, les prénoms témoins d’un temps qui reviendra peut-être… mais dans longtemps ! Dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer, en particulier dans les Antilles, en Guyane ou à la Réunion où les "vieux" prénoms faisait florès, le temps n’est plus à la naphtaline.
Exit le choix des prénoms à partir du calendrier, puis finie aussi la grande période des prénoms à l'américaine quand les feuilletons made in U.S.A. débarquaient en séries encore limitées sur les petits écrans. La mode aujourd’hui pour les filles comme pour les garçons est aux prénoms courts, qui se disent en une ou deux syllabes, qui claquent et qui traduisent bien l’ère dans laquelle nous vivons : l’ère d’Internet et des réseaux sociaux. Tout doit aller plus vite, y compris peut-être dans la prononciation des prénoms !
Jade et Léo
Ainsi il n’est pas étonnant qu'en 2020 au niveau national, que Jade ait été le plus donné aux petites filles à leur naissance, détrônant au passage une autre championne du prénom court : Léa. Et chez les petits garçons, c’est Léo qui a été le plus attribué.
C’est l’INSEE qui nous le dit et l’Institut National des Études Statistiques en France le sait bien, lui qui enregistre et comptabilise tous les prénoms donnés chaque année en France depuis 1900 pour en dresser le palmarès ! Et c’est ainsi que l’on sait pour 2020, dernière année où le relevé a été analysé, quels prénoms ont été les plus donnés dans les départements d’Outre-mer (hormis Mayotte, pas intégrée dans cette étude).
Palmarès 2020 des prénoms dans les départements d'Outre-mer
En 2020, chez les filles, à La Réunion (67 fois) comme en Martinique (16) ou en Guadeloupe (15), c’est le prénom Mya ou Mia qui a tenu le haut du pavé quand la Guyane a opté pour le solide Chloé (19), toujours très présent dans les palmarès annuels de choix de prénoms. Et chez les garçons, c’est plus disparate d’une région d'Outre-mer à une autre : si à la Réunion, 80 Ethan ont vu le jour, on lui a préféré en Martinique, le biblique Noah (22 fois) ; en Guadeloupe, deux prénoms finissent ex-æquo : Gabriel et Lyam (24 fois chacun) ; enfin, les Guyanais ont opté à 29 reprises en faveur du prénom Samuel pour baptiser leurs bébés. Et vous, quel est votre prénom préféré du moment ?
Des prénoms en provenance des Outre-mer en veux tu, en voilà ? Avec toutes les histoires qui vont avec ? Le tout accompagné de quelques chansons portant des prénoms dans leurs titres ? C’est exactement ce que vous propose la série de podcasts Mon prénom saison 1 et 2, à écouter ICI !
Et cette semaine, découvrez plus particulièrement, les histoires d’Honorine, de José, de Biljana (prononcez Biliana), d’Évelyne et d’Amida (le vrai prénom de la chanteuse mahoraise Zily !) :
Honorine est la seule de sa fratrie à ne pas avoir de prénoms wallisiens accolés à ce prénom à consonance française. Mais sa maman lui donnait un petit surnom de cœur...
En Martinique, José apprécie le côté "affectueux" de son prénom mais aurait tout de même bien aimé porter un prénom à consonance anglo-saxonne.
Le prénom de Biljana est d'origine macédonienne comme son père. En Guadeloupe où elle a grandi, pas toujours simple de le faire prononcer et lire correctement !
Évelyne ne sait pas vraiment pourquoi mais elle adore son prénom ! En revanche, si elle pouvait oublier complètement le deuxième que sa mère lui a donné : Emilienne !...
Du côté de Mayotte, le prénom d'Amida a fait l'objet d'une petite bataille familiale entre son grand-père et son père ! Mais aujourd'hui Amida est devenue la chanteuse Zily. Un nom de scène qu'elle adore porter...