Un nom de scène, voilà qui nécessite réflexion dans le monde du spectacle ou de la littérature. Un choix particulièrement important pour s’exposer à la vie publique. Rien d’anodin là-dedans, c’est un peu comme une naissance : en devenant chanteur, comédienne ou écrivain, on en profite pour se réinventer. Et l’on décide soit de garder son nom d’origine soit l’on en profite pour se rebaptiser. Et pour cela, les choix sont multiples ! Par exemple, on va vers un nom que l’on porte en soi depuis longtemps, vers un patronyme plus à la mode ou correspondant au contexte du moment.
Quelques exemples en pagaille
Jean-Philippe Smet devient Johnny Hallyday - puis simplement Johnny - dans la période yé-yé des années 60 placées sous l’influence culturelle des États-Unis. Avant lui, dans les années 30-40, les acteurs aimaient n’avoir qu’un nom : Fernand Contandin rallonge son prénom pour devenir Fernandel, André Raimbourg fait disparaître le sien pour choisir un pseudonyme en hommage à son village normand, Bourvil. Aux Antilles, traversant les décennies, des chanteurs comme Ti Raoul ou Ti Émile n’ont gardé que leur prénom pour se faire entendre et connaître. Et de nos jours, Beyoncé a préféré ne retenir que son prénom et Rihanna ne conserver que le deuxième au détriment de Robyn…
Noms de scène
Dans les podcasts Mon prénom, parmi les prénommés interrogés, celles et ceux qui embrassent une carrière culturelle évoquent en général des raisons sentimentales pour garder ou abandonner leur prénom original. L’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau, qui utilise son patronyme comme nom de lettres, raconte qu’il est le seul de sa fratrie à porter un prénom qui ne commence pas par la lettre M. Un détail qui l’a peut-être mis dès le départ sur un chemin… à part.
Le réalisateur guyanais Pélagie Serge Poyotte a rajouté son premier prénom (Pélagie) après la mort de sa mère. Son nom en trois parties sonne ainsi aussi un peu comme celui du réalisateur américain Francis Ford Coppola, un de ses références ! Le vrai prénom de la metteuse en scène guyanaise Rose Martine est Rose-Nyndia. L’emploi de ce prénom composé est réservée désormais à l’intimité familiale.
Et la chanteuse mahoraise Zily a préféré prendre le nom de famille de son père comme nom de scène afin de lui rendre hommage - et sans doute aussi par qu’il sonne bien pour un artiste ! -, en laissant son prénom Amida de côté.
Apparition, réapparition, addition, disparition ou fabrication du prénom, c’est souvent lui que la postérité retient pour évoquer tel ou tel artiste…
Pour écouter la série de podcasts Mon prénom (saison 1 et 2), c’est ICI
Cette semaine dans Mon prénom saison 2, découvrez les histoires de Jenny, Sosefo, Liliane, Kelly et Marie-Claude B. :
Jenny a reçu un prénom plutôt rare pour son époque et pour la Martinique. Elle a 92 ans et ne sait plus trop comment et pourquoi ses parents l'ont ainsi nommée. Mais l'infirmière qu'elle était se souvient comment beaucoup de mères choisissaient les prénoms à la maternité...
Comme beaucoup de Wallisiens, Sosefo est très fier de ce prénom choisi par ses parents. C'est un hommage à la famille : son oncle, son grand-père et son arrière grand-père l'ont porté avant lui...
Liliane vit depuis une vingtaine d'années en Martinique mais est originaire de Normandie. Elle aime beaucoup son prénom bien qu'il soit répandu en Martinique où on l'appelle aussi affectueusement Lili...
Kelly est très fière de son prénom qu'elle partage avec des célébrités qui ont marqué l'Histoire... et les séries TV ! Quant à son deuxième prénom, il n'est utilisé que par son papa...
Marie-Claude (Bottius) doit son prénom au fait d'avoir pointé le bout de son nez plus vite que son jumeau (sinon, lui se serait appelé Jean-Claude...) ! La chanteuse lyrique, originaire de la Martinique, aime son prénom composé et ne renie pas son origine chrétienne...