De nombreuses espèces invasives ont été, volontairement ou non, introduites au cours du dernier siècle dans les Outre-mer. Le temps passant, ces espèces sont devenues une menace pour la biodiversité des territoires ultramarins, à l'image de la rascasse volante et du rat noir.
la1ere.fr (avec AFP) •
Avec ses couleurs tape-à-l'oeil et ses nageoires en éventail, il fait le bonheur des plongeurs. Mais aux Antilles, le poisson-lion n'est pas chez lui et vampirise les écosystèmes, comme de nombreuses autres espèces invasives. L'animal aux rayures verticales blanches et rouges ou marrons, appelé aussi rascasse volante, vit normalement dans la région indo-pacifique. Mais depuis moins de dix ans, il colonise les Antilles.
"Quand il est arrivé en masse tout le monde a paniqué, personne n'en voulait et on en avait plein", se souvient Pascal Molza, marin-pêcheur à Terre-de-Haut, dans l'archipel des Saintes. Mais avec un brin de déception, il constate aujourd'hui une diminution de la présence du poisson à la chair savoureuse alors que "les clients l'ont goûté et que tout le monde en veut" désormais.
Le poisson-lion est loin d'être le seul intrus dans les écosystèmes ultramarins, particulièrement touchés par ces espèces introduites par l'homme, volontairement ou non, en dehors de leur habitat naturel. Ainsi, selon l'Observatoire national de la biodiversité (ONB), en 2016, l'Outre-mer français comptait 60 des 100 espèces considérées par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) comme les plus envahissantes au monde.
Comme le miconia et le rat noir, particulièrement problématiques en Polynésie française.
Et parce que l'Outre-mer abrite 83% des espèces endémiques françaises. Mais la métropole n'est pas non plus épargnée. Le célèbre frelon asiatique à pattes jaunes arrivé en 2004 dans le Lot-et-Garonne, probablement dans des poteries importées de Chine, a désormais envahi 95% de la France métropolitaine, selon l'ONB.
Prédateur notamment des abeilles domestiques, il fait partie de la quarantaine d'espèces invasives jugées "préoccupantes" par l'Union européenne. Tout comme l'écureuil à ventre rouge débarqué sur le Cap d'Antibes dans les années 1960 en provenance d'Asie.