Des années de travail, de sacrifices et parfois de doutes sont ainsi récompensées par ce brevet de pilote de chasse de l'Armée de l'air. "Je suis vraiment très heureux. C'est un moment particulièrement émouvant. D'autant que mes parents sont venus tout spécialement de Nouvelle-Calédonie pour assister à cette cérémonie", affirme sobrement Johan.
Je suis extrêmement fière de lui, c'est normal, c'est mon fils, mais je sais que les Calédoniens sont également très fiers de lui. C'est un exemple pour beaucoup de jeunes.
Gaëlle, maman de Johan
Cette envie de devenir un jour pilote de chasse n'a pas toujours été une évidence pour Johan. Après son bac en 2013, le jeune homme choisit, sans grande conviction, la médecine. Mais il renonce avant même le terme de la première année et décide de quitter la Nouvelle-Calédonie pour rejoindre l'Airways College qui forme les futurs pilotes de ligne à Agen. "Au départ, son idée première était de faire cette école et de rentrer ensuite à la maison, mais très vite il a décidé de s'orienter vers l'Armée de l'air", explique sa mère.
D'abord élève officier à Salon de Provence, Johan rejoint ensuite l'École de pilotage de l'Armée de l'air (EPAA) à Cognac, puis la Base aérienne 705 de Tours où il décroche son brevet de pilote de chasse.
J'ai maintenant entamé la phase de transition opérationnelle à la base aérienne 120 de Cazaux en Gironde. À la fin de cette période, il y aura un conseil d'orientation qui nous donnera notre affectation en fonction de notre niveau et des besoins de l'Armée de l'air.
Johan, pilote de chasse
Sous l'aile protectrice du commandant Richard
Ses ailes de pilote épinglées sur sa veste et son poignard d'officier désormais bien accroché à son ceinturon, Johan n'a désormais qu'une ambition : s'asseoir dans le cockpit du Rafale, le fleuron de l'Armée de l'air française.
Ce rêve, son parrain lui a permis de le réaliser en partie. Le commandant Richard, lui aussi calédonien, est l'un des pilotes les plus expériementés de l'Armée de l'air. Aux commandes du Rafale depuis 4 ans, il a effectué des missions partout dans le monde pour le maintien de la paix et la défense des intérêts de la France.
Sur la Base aérienne 113 à Saint-Dizier, le commandant Richard a proposé au jeune titulaire du brevet de pilote de chasse de l'accompagner à l'occasion d'un entraînement au-dessus de l'Alsace et des Vosges. Après un peu plus d'une heure de vol, la réaction de Johan se lit dans ses yeux. "Ça pousse énormément, on a l'impression de toujours accélérer. C'est énorme. Ca bouge bien. C'était super."
Cette formation est très exigeante et très difficile. Donc, si je peux lui montrer concrètement en quoi consiste le travail, le motiver, c'est bien.
Commandant Richard, pilote Rafale
Dans un peu moins de neuf mois, Johan saura si le conseil d'orientation l'affecte sur le Rafale et le commandant Richard, alias Mougly, posera pour la dernière fois son avion de chasse avant de revenir définitivement chez lui, en Nouvelle-Calédonie. Cette année, l'Armée de l'air française recrute 3000 personnes.
#Reportage
#Bonus
Deux pilotes de chasse calédoniens dans l'armée de l'air française