Présidentielle 2022 : Christiane Taubira ira, ira pas ?

Invitée sur France Inter jeudi matin, Christiane Taubira a été une nouvelle fois interrogée sur une possible candidature à l'élection présidentielle. Si l'ancienne garde des sceaux admet être "là s'il faut y aller", le flou demeure.
"S'il faut le faire ensemble, je serai là [...] mais n'allez pas dire que je suis candidate à la prochaine élection présidentielle". Interrogée sur ses intentions politiques, Christiane Taubira a de nouveau laissé planer le doute. Après une longue réflexion sur le besoin de travailler dans une "dynamique collective", l'ancienne garde des sceaux a admis sur France Inter qu'elle pourrait "tenir le gouvernail et prendre les rênes" si la charge lui revenait d'incarner la gauche. Néanmoins, elle ajoute : "Je n'ai pas une vision messianique de la politique et je ne crois pas aux femmes et hommes providentiels".

À une auditrice qui lui a dit "la gauche a besoin de vous", Christiane Taubira a répondu : "J'en reste coite, ça n'est pas dans mon esprit [...] Je parle beaucoup aux gens et les gens me parlent beaucoup, j'entends ça et je ne sais pas quoi y répondre."
 

Collectif

Christiane Taubira a ensuite balayé l'idée de soutenir l'éventuelle candidature de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre. "Je ne suis jamais personne", a-t-elle déclaré, reconnaissant avoir "de l'estime, du respect et de l'affection" pour Bernard Cazeneuve mais rappelant que le combat politique "est un combat collectif".

Au final, pas de candidature, pas de soutien, mais comme en 2017, une possibilité d'aller "se battre". Pourtant, à l'époque, malgré le retrait de François Hollande et malgré une pétition ayant recueilli plus de 50 000 signatures pour sa candidature à la primaire de la gauche, Christiane Taubira ne s'était finalement pas présentée à l'élection présidentielle. 
 

Démocratie

Depuis son départ du gouvernement Valls en 2016, l'ex-députée de Guyane a été largement courtisée par les formations politiques de gauche nées après l'étiolement du Parti socialiste. "La gauche doit élargir ses idéaux", a-t-elle reconnu. "Il faut se contraindre à s'élever."
 

Le goût de la liberté et l’envie de liberté a disparu. Il y a des sociétés où la liberté disparaît parce qu’il y a des régimes autoritaires mais il y a des sources de résistance, des personnes qui se battent parce qu’elles rêvent tellement de liberté qu’elles sont prêtes à sacrifier leurs vies. Nous avons perdu ce goût pour la liberté et c’est beaucoup plus grave. Nous ne nous sommes pas assez vautrés dedans, nous ne l’avons pas assez roulé sous notre langue donc nous avons sans doute perdu son goût.


Si elle reconnaît un "besoin d'incarnation", Christiane Taubira semble ne pas croire à l'image unique : "Je sais bien qu‘un président doit être au-dessus des autres, est-ce que c’est ce qu’il y a de mieux dans nos institutions ?", s'est-elle interrogée. "Je n’en suis pas convaincue."