Elle se dit “communiste, révolutionnaire et internationaliste” : tel est le profil politique et le titre du livre éponyme de Nathalie Arthaud. “Ça signifie être du côté des travailleurs”, explique la porte-parole de Lutte Ouvrière, candidate à l’élection présidentielle, dans une interview accordée à Outre-mer la 1ère. "Parce que quand on est travailleur, quand on doit gagner sa vie, et bien on est exploité, on voit les richesses qu’on produit être confisquées à un pôle (...). Et quand on appartient au monde du travail, on vient de tous les continents : le camp des travailleurs il est internationaliste."
Mouvements sociaux en Outre-mer
Lutte contre la vie chère et pour l’emploi, comme récemment aux Antilles-Guyane : les Outre-mer sont régulièrement secoués par des mouvements sociaux. Une contestation de l’ordre établi qui parle à la porte-parole de Lutte ouvrière.
Le mouvement des 500 Frères de Guyane en 2017 ou encore la mobilisation contre la pwofitasyon en 2009 en Guadeloupe ; autant de combats qui l'ont marquée. Nathalie Arthaud dit “[se reconnaître]” dans “cette révolte”: “ça me rend toujours très optimiste quand je regarde cette révolte, mais je crois, précise-t-elle, qu’il y a aussi cette histoire de colonisation qui fait qu’il y a un peuple qui est souvent insurgé.”
Passé colonial
Le déboulonnage de certaines statues, la remise en question de l’histoire coloniale, Nathalie Arthaud approuve :
J’en suis totalement solidaire et ce qui est révoltant, c’est de voir que les descendants d’esclavagistes sont encore ceux qui tiennent le haut du pavé (...). Le combat doit continuer.
Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière à la campagne présidentielle
Pour l’auto-détermination des peuples
Je suis pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, affirme Nathalie Arthaud. La candidate Lutte ouvrière est donc pour l’auto-détermination des peuples comme en Nouvelle-Calédonie. Mais selon elle, la quête d’indépendance n’est pas une réponse suffisante : "la véritable émancipation pour le monde du travail c’est de prendre le pouvoir lui-même, c’est pas seulement l’indépendance, c’est aussi un gouvernement des travailleurs."
Evidemment, Nathalie Arthaud n’imagine pas accéder à la présidence de la République, mais elle veut peser dans le débat. “Je pense que la société devrait d’abord fonctionner pour répondre aux besoins, aux intérêts du monde du travail, c’est-à-dire de ceux qui produisent les richesses, de ceux qui produisent cette vie sociale.” Que les travailleurs prennent leur destin en main, voilà son souhait.
“Les travailleurs doivent réaliser le fait qu’ils font tout fonctionner dans cette société et qu’ils peuvent aussi la diriger”, estime-t-elle.
Hausse des salaires
“Je pense que ce combat là, il doit partir des intérêts du monde du travail, des intérêts élémentaires quotidiens : avoir un emploi, un salaire, pouvoir se loger, avoir une pension de retraite et ce que je tiens à dire dans cette campagne, c’est qu’il y a de l'argent pour cela.” Elle ajoute : “il faut faire la transparence sur les comptabilités, on verrait qu’il y a de l’argent pour augmenter les salaires, les pensions, pour créer aussi des emplois et permettre à [aux] jeunes de rester là où ils ont envie de vivre.”
Dans le programme de la candidate, il y a notamment la promesse de hausses de salaires mais aussi l'instauration d'un minimum pour vivre de 2000 euros par mois.
Il y a cinq ans, Nathalie Arthaud avait recueilli 1,7 % des suffrages dans les Outre-mer.
♦ En bonus, regardez le reportage de Serge Massau et Emmanuel Morel, d'Outre-mer la 1ère :