Prisons : le mouvement des surveillants s’amplifie Outre-mer

Les surveillants pénitentiaires de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie ont rejoint le mouvement national de colère, après ceux de Martinique, de Guadeloupe et de La Réunion.
Après les Antilles et La Réunion où les blocages se poursuivent, des surveillants pénitentiaires de Nouvelle-Calédonie ont rejoint le mouvement national. Ils ont organisé, mercredi, une mobilisation devant leur établissement. Ils seront suivis, dans quelques heures, par leurs collègues de Polynésie.
"Nous sommes solidaires du mouvement actuel en métropole, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes d'agressions de plus en plus fréquentes", a déclaré à l'AFP Daniel Mataikamoana, un des porte-parole du personnel de la prison de Nouméa en Nouvelle-Calédonie.
 

Agressions, sous-effectifs, manque de formation…

Installés devant la prison du Camp Est avec des banderoles, les gardiens ne bloquaient pas les accès au centre pénitentiaire et s'y relayaient, sans faire grève. Quelques jours avant Noël, dans cette prison où sont incarcérés environ 550 détenus pour 400 places, un surveillant, a été sévèrement blessé, molesté par trois prisonniers.

"On est en sous-effectif. On doit aussi gérer des gens qui ont des maladies mentales car il n'y a pas ici comme en métropole de services médico-psychologiques régionaux (SMPR)", a également déclaré Daniel Mataikamoana.

La crainte de l’après-referendum

Si les gardiens de Nouméa ne sont pas confrontés au problème de la radicalisation, ils redoutent la réaction à l'intérieur de la prison le jour du référendum sur l'indépendance, prévu d'ici novembre. Environ 90% des détenus sont de jeunes kanak. "Ils pensent que le jour du référendum, c'est la libération, qu'il n'y a plus personne en taule. On a alerté les pouvoirs publics", a-t-il également indiqué.
     
Les surveillants dénoncent en outre "la chaleur insupportable" dans la plupart des cellules alors que dans le cadre d'un programme de rénovation elles ont été aménagées dans "des conteneurs inadaptés au climat calédonien".

Les surveillants polynésiens solidaires

10 jours après le début du mouvement national, les surveillants de Polynésie se mobilisent, eux aussi, dans l'une des crises pénitentiaires les plus importantes depuis 25 ans. Ce mercredi, les surveillants affiliés au syndicat UFAP/UNSA se réuniront par solidarité avec leurs collègues de métropole. Le mouvement "symbolique" ne devrait pas perturber le fonctionnement des prisons.
Victimes de violences récurrentes, les surveillants de prison réclament le rétablissement de la sécurité républicaine. En Polynésie française, le problème est moindre mais la radicalisation des détenus n'est pas à négliger pour autant, selon le syndicat UFAP/UNSA.


En Guadeloupe, des prisons au ralenti

Des heurts entre surveillants et forces de l’ordre avaient éclaté lundi devant la prison de Baie-Mahault. La Maison d'arrêt de Basse-Terre prend également part au mouvement de grogne. Là-bas, tout fonctionne au ralenti, selon Ronan Ponnet, journaliste à Guadeloupe 1ère.
Depuis une semaine, il n’y a plus d’extractions, les parloirs fonctionnent au ralenti. En attendant le résultat des négociations à Paris, les personnels se retrouvent sur le trottoir pour bloquer cette Maison d'arrêt qui compte 260 détenus encadrés par 80 à 90 personnes.

Une "prime à l’agression" qui passe mal à la Réunion

Nouvelle journée de mobilisation intersyndicale, ce mercredi, à la prison de Domenjod à La Réunion. Alors qu’hier, à Paris, les syndicats ont claqué la porte des négociations, les propositions de la Garde des sceaux ne passent pas non plus à La Réunion. Regardez ce reportage de Réunion 1ère :
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