Protection de l’enfance : les mêmes chances et les mêmes droits pour les enfants des Outre-mer ?

Le secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, Adrien Taquet, a présenté lundi 14 octobre une série de mesures pour garantir à tous les enfants français "les mêmes chances et les mêmes droits". Les disparités entre les territoires laissent entrevoir un travail considérable Outre-mer.
 
Adrien Taquet, le secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé, a présenté les différents axes de sa "stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance". Après un travail de concertation nationale et des travaux menés avec les professionnels du secteur, les départements et les collectifs d’anciens enfants placés, Adrien Taquet a mis en avant, ce lundi, trois objectifs et quatre engagements. Pour les atteindre, 80 millions d’euros devraient être débloqués entre 2020 et 2022, en plus des 8 milliards d’euros déjà investis chaque année.
La stratégie du secrétariat d'État à la Protection de l'enfance devrait s'inscrire en lien avec la "trajectoire Outre-mer 5.0" mise en place par le ministère des Outre-mer. Adrien Taquet et Annick Girardin se sont entretenus par téléphone ce lundi matin, quelques heures avant que ce grand plan national ne soit dévoilé. Les départements qui souhaitent s'engager dans le processus de contractualisation, prévu pour 2020, de cette stratégie seront connus à la fin de cette année. 
 

Les enfants des Outre-mer moins protégés

La stratégie dévoilée aujourd'hui fait de nombreux constats : au total, en France, 500 000 enfants de moins de 3 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et les enfants sont bien moins protégés dans les Outre-mer que dans l’Hexagone. Pour l’affirmer, le secrétariat d’Etat se base sur différentes études de l’INSEE.

Ainsi,près de trois familles sur dix sont monoparentales à La Réunion et quatre sur dix dans les Antilles. Il s’agit en particulier de femmes vivant seules avec leur(s) enfant(s). Par ailleurs, les familles nombreuses sont sur-représentées dans les départements d’Outre-mer (DOM), régions les plus jeunes du pays. 30 % des familles en Guyane sont, en effet, constituées de trois enfants ou plus.
 

100% de bilans de santé en maternel d’ici 2022? 

Le gouvernement prévoit des bilans de santé systématiques en maternelle d’ici 2022. A l’heure actuelle, les Outre-mer sont, de nouveau, les terres les moins bien loties : d’après le secrétariat d’État à la protection de l’enfance, "les bilans médicaux complets pour les enfants ne sont pas ou peu pratiqués, selon les territoires."

Mayotte ne dispose, par exemple, que de deux médecins scolaires pour plus de 100 000 enfants. Or, en moyenne, en France, un médecin s’occupe de 11 772 élèves, selon le Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-UNSA Education)
 

Urgence à Mayotte

Dans un rapport pour la mission d'information sur l'Aide Sociale à l'Enfance, rendu public en juin dernier, Perrine Goulet, députée de la Nièvre alertait "sur la situation extrêmement problématique des mineurs non accompagnés sur ce territoire". Ainsi, deux tiers des enfants suivis par l’Aide Sociale à l’Enfance mahoraise et 30% des enfants placés en 2018 seraient des mineurs non accompagnés. La construction d’un parcours scolaire et professionnel pour ces enfants est rendue extrêmement complexe au regard des difficultés structurelles du territoire de Mayotte, selon la rapporteure qui s'est basée sur une note du Conseil départemental de Mayotte. 

Consultez l'intégralité de la stratégie nationale de prévention et de protection de l'enfance ici :

Protection de l'enfance