Dans un documentaire diffusé ce soir sur Planet +, le réalisateur Lucien Jean-Baptiste cherche à démonter tous les clichés associés à la couleur de peau. Il rencontre entre autres Henri de Lesquen, président de Radio Courtoisie et ouvertement raciste lors d'un face-à-face détonnant .
L'homme fait froid dans le dos. Le teint blafard, le nez pincé et les mains précieuses, Henri de Lesquen, président de Radio Courtoisie expose, devant la caméra, ses théories sur la "musique nègre", "sexuelle", qui selon lui n'est autre que "l'expression de l'âme de populations de race congoïde.
Face à lui, le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste, originaire de Martinique et noir de peau. Malgré l'incongruité de la situation, les deux hommes échangent sur un ton qui reste courtois , Lucien Jean-Baptiste confessant avoir été intrigué par les théories racistes qu'Henri de Lesquen, candidat à l'élection présidentielle, diffuse sur son site de campagne et les réseaux sociaux.
Cet extrait de "Pourquoi nous détestent-ils, nous les Noirs?" a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours. Il est issu du deuxième volet d'une série diffusée sur Planet + depuis le 26 septembre.
"Henri de Lesquen considère réellement que les Caucasiens font partie de la race supérieure, que la musique nègre provoque de l'ensauvagement… il fallait vraiment que je le rencontre, raconte Lucien Jean-Baptiste, joint par la1ere.fr. Je voulais essayer, sans m'énerver, de démontrer que ses arguments ne tenaient pas la route".
Lors de leur face-à-face, Henri de Lesquen explique à un Lucien Jean-Baptiste incrédule qu'il n'est pas Noir. "Vous êtes un mélange, vous avez une moitié de sang blanc"
"Comme je ne correspondait pas à sa définition du Noir, il n'arrive pas à accepter que je le sois!, s'exclame Lucien Jean-Baptiste. Il parle des Français de souche alors que mes grands-parents contrairement aux siens sont français… Sa pensée est basée sur des stéréotypes ", poursuit-il.
Lucien Jean-Baptiste reconnaît s'être posé la question de savoir s'il fallait offrir une tribune à des propos ouvertement racistes. "Soit on n'y allait pas et il n'avait aucun contradicteur, soit on démontait ses arguments", affirme-t-il. "Lui je sais qu'il ne changera pas, mais si ceux qui l'écoutent peuvent déjà se poser des questions et réviser leur jugement, c'est déjà beaucoup".
"J'ai eu envie d'apporter de lui apporter des réponses, de l'éclairer, lui, les autres enfants, et les adultes également ", explique-t-il. "Quand on est issu d'une minorité, quelle qu'elle soit, on a l'impression que notre parcours est jonché d'obstacles. Et j'ai eu envie de montrer, aux Blancs comme aux Noirs, la nature de ces obstacles".
Le réalisateur veut d'ailleurs voir plus loin que la couleur de peau, et dénonce des mécanismes qui favorisent le racisme, le sexisme, ou l'homophobie. "Le cerveau est fainéant et c'est toujours plus reposant de se dire qu'un Noir avec une capuche est forcément un voyou, qu'une fille blonde est forcément bébète etc."
"J'espère que cette participation fera avancer les choses, poursuit-il. Et qu'elle nous amènera, à sortir des clichés dans lesquels nous nous sommes tous enfermés, à un moment ou un autre, moi le premier."
Face à lui, le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste, originaire de Martinique et noir de peau. Malgré l'incongruité de la situation, les deux hommes échangent sur un ton qui reste courtois , Lucien Jean-Baptiste confessant avoir été intrigué par les théories racistes qu'Henri de Lesquen, candidat à l'élection présidentielle, diffuse sur son site de campagne et les réseaux sociaux.
Cet extrait de "Pourquoi nous détestent-ils, nous les Noirs?" a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours. Il est issu du deuxième volet d'une série diffusée sur Planet + depuis le 26 septembre.
"Pas de sang congoïde"
On y voit également Lucien Jean-Baptiste questionner son interlocuteur sur sa conception du "racisme positif", puis lui demander s'il a lui-même effectué un test ADN pour connaître les origines ethnique de ses ancêtres. "Pas de sang congoïde du tout", lui répond, sûr de lui Henri de Lesquen, avant de concéder des origines espagnoles, puis guatémaltèques.
Des arguments "qui ne tiennent pas la route"
"Henri de Lesquen considère réellement que les Caucasiens font partie de la race supérieure, que la musique nègre provoque de l'ensauvagement… il fallait vraiment que je le rencontre, raconte Lucien Jean-Baptiste, joint par la1ere.fr. Je voulais essayer, sans m'énerver, de démontrer que ses arguments ne tenaient pas la route".Lors de leur face-à-face, Henri de Lesquen explique à un Lucien Jean-Baptiste incrédule qu'il n'est pas Noir. "Vous êtes un mélange, vous avez une moitié de sang blanc"
"Comme je ne correspondait pas à sa définition du Noir, il n'arrive pas à accepter que je le sois!, s'exclame Lucien Jean-Baptiste. Il parle des Français de souche alors que mes grands-parents contrairement aux siens sont français… Sa pensée est basée sur des stéréotypes ", poursuit-il.
Lucien Jean-Baptiste reconnaît s'être posé la question de savoir s'il fallait offrir une tribune à des propos ouvertement racistes. "Soit on n'y allait pas et il n'avait aucun contradicteur, soit on démontait ses arguments", affirme-t-il. "Lui je sais qu'il ne changera pas, mais si ceux qui l'écoutent peuvent déjà se poser des questions et réviser leur jugement, c'est déjà beaucoup".
Les obstacles des minorités
Le réalisateur explique avoir souhaité répondre à une remarque de son propre fils, métis, qui a affirmé: "à part mon père, je n'aime pas les Noirs"."J'ai eu envie d'apporter de lui apporter des réponses, de l'éclairer, lui, les autres enfants, et les adultes également ", explique-t-il. "Quand on est issu d'une minorité, quelle qu'elle soit, on a l'impression que notre parcours est jonché d'obstacles. Et j'ai eu envie de montrer, aux Blancs comme aux Noirs, la nature de ces obstacles".
"Négrillonnes "
D'autres extraits du documentaire montrent Lucien Jean-Baptiste en conversation avec Harry Roselmack, premier journaliste présentateur noir à la tête du 20 heures sur TF1. Ce dernier revient sur les critiques des médias sur ses premières apparitions, et commente également les mésaventures arrivées à ses enfants, qualifiées de "négrillonnes" par leur professeur de chant.Le réalisateur veut d'ailleurs voir plus loin que la couleur de peau, et dénonce des mécanismes qui favorisent le racisme, le sexisme, ou l'homophobie. "Le cerveau est fainéant et c'est toujours plus reposant de se dire qu'un Noir avec une capuche est forcément un voyou, qu'une fille blonde est forcément bébète etc."
"J'espère que cette participation fera avancer les choses, poursuit-il. Et qu'elle nous amènera, à sortir des clichés dans lesquels nous nous sommes tous enfermés, à un moment ou un autre, moi le premier."