Quel nom pour Matignon ? Des figures de gauche proposent un vote pour départager les candidats du Nouveau Front Populaire

De gauche à droite : Jean-Luc Mélenchon, Laurence Tubiana, Huguette Bello, Clémence Guetté et Olivier Faure.
Alors que les partis de gauche n'arrivent toujours pas à s'entendre sur le nom du candidat qu'ils souhaitent propulser à la tête du prochain gouvernement, certains appellent à organiser un vote. Défendue par le patron du Parti socialiste ou par des figures des Écologistes, l'hypothèse est balayée d'un revers de la main par les Insoumis.

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a de nouveau réclamé jeudi un vote, refusé par les Insoumis, pour que les députés du Nouveau Front populaire tranchent entre les deux seules candidatures "sur la table" pour Matignon selon lui, Huguette Bello et Laurence Tubiana.

"Il y a des candidatures qui ont été posées sur la table, il n'y en a plus aujourd'hui, à ma connaissance, que deux potentielles, celle d'Huguette Bello qui s'est retirée mais qui peut-être pourrait revenir et puis celle de Laurence Tubiana. Et bien, il y a deux candidatures, soumettons-les au vote", a-t-il déclaré sur BFMTV/RMC.

"Je suis moi-même lassé par la durée que prend cette discussion et donc je souhaite que nous puissions maintenant trancher et arrêter de se cacher derrière son petit doigt. Et donc pour trancher, il faut un vote", a-t-il demandé, une option que rejettent les Insoumis.

"Quand on est élu député, c'est pour faire quoi dans la vie ? C'est pour pouvoir justement être de ceux qui tranchent en lieu et place des Français", a-t-il plaidé, alors que la Réunionnaise Huguette Bello est de nouveau sollicitée par des internautes pour qu'elle accepte le poste si jamais elle était désignée. 

Pas la bonne méthode, selon LFI

Mais, au même moment sur LCI, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a réaffirmé l'opposition de son groupe NFP à un tel vote. "Si nous commençons à faire un vote des députés, à ce moment-là, il faudra le faire pour le Premier ministre, puis il faudra le faire sur le ministre de l'Intérieur, sur le ministre des Affaires étrangères...", a-t-elle dit.

Sur Franceinfo, Clémence Guetté, députée LFI du Val-de-Marne et un temps pressentie pour le poste à Matignon, rappelle qu'un accord a été trouvé sur un candidat commun pour briguer le perchoir de l'Assemblée nationale. "Je pense que nous allons aboutir avec la méthode que nous avons employée", a-t-elle insisté, balayant l'idée d'un scrutin pour choisir celle ou celui qui occupera le poste de chef du gouvernement. "On essaye de composer une équipe gouvernementale parce qu'on sait que la tâche qu'on a devant nous est rude", a appuyé l'élue.

M. Faure a également critiqué le comportement de la patronne des écologistes Marine Tondelier qui a vivement critiqué les divisions de la gauche sur cette candidature à Matignon. "Je trouve toujours curieux d'avoir des gens qui participent à ces débats et qui ensuite font comme s'ils en étaient extérieurs", a-t-il souligné.

"Je continue à parler avec les Insoumis. J'ai continué à parler avec les écologistes, avec les communistes. Le téléphone existe et les rencontres continuent. Et il n'y a jamais eu d'interruption" des négociations comme le prétend Marine Tondelier, a-t-il ajouté en regrettant "le cinéma" que "chacun cherche à faire".

M. Faure a par ailleurs de nouveau exclu que des socialistes puissent participer à "une coalition des contraires" avec le bloc central ou le camp présidentiel et assuré que la gauche censurerait un gouvernement avec un Premier ministre de droite, "une idée complètement loufoque".