Deux des trois rois de Wallis-et-Futuna sont de passage dans l'Hexagone pour participer aux célébrations du 14 juillet, une invitation lancée par François Hollande lors de son passage dans l'archipel le 22 février. Qui sont-ils, quel est leur rôle ? Décryptage.
Lors de son passage à Wallis-et-Futuna le 22 février dernier, François Hollande a invité les chefferies et parlementaires des deux îles à participer aux célébrations de la fête nationale. Deux des trois rois que compte l'archipel sont en visite à Paris jusqu'au 16 juillet. Mais qui sont les rois de Wallis-et-Futuna, comment sont-ils nommés, quel est leur rôle ? La1ere.fr vous explique le fonctionnement de ce système traditionnel et complexe.
L'archipel de Wallis-et-Futuna est divisé en trois royaumes. Eux-mêmes divisés en district :
L'article 3 de la loi du 29 juillet 1961 confère "aux populations du territoire des îles Wallis-et-Futuna le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes en tant qu'elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit".
Les crises dynastiques sont fréquentes. En 2005, le roi de Wallis, Lavelua Tomasi Kulimoetoke, 48 ans de règne, avait été confronté à une fronde des "rénovateurs" qui par opposition aux "conservateurs", veulent réformer les coutumes polynésiennes. Moins de 10 ans plus tard, en 2014, son successeur Kapeliele Faupala était destitué à son tour. En avril, une nouvelle crise coutumière voyait l'intronisation de deux rois au même moment.
Regardez l'émission Les Témoins d'Outre-mer : "Deux rois pour un trône"
Wallis et Futuna : deux rois pour un trône - LTOM par LTOMofficiel
Un représentant de chacun des trois rois, généralement leur Premier ministre, siègent aux côtés du préfet et de membres de l'administration au sein du conseil du territoire. En théorie, le préfet ne s'immisce pas dans les affaires coutumières.
"Il fait partie de notre identité. C'est une fierté d'avoir un roi. Cela peut paraître dérisoire pour certains, mais c'est en partie grâce à lui que nous avons ce sentiment d'appartenance à la communauté. C'est une chance que la France ait reconnu cette coutume", assure Mirna Kilama, étudiante wallisienne dans l'Hexagone. Les autorités coutumières de Wallis-et-Futuna seront présentes à Paris du 10 au 16 juillet. Voici leur programme :
- Lundi 11 : rencontre avec Georges Pau-Langevin, ministre des Outre-mer pour une journée de travail autour de l'évolution statutaire et du développement économique de l'archipel était au programme. En soirée, elle sera reçue au Sénat.
- Mardi 12 au matin, la délégation rencontrera le Président du Conseil Économique, Social et Environnemental. Le soir, les rois de Wallis-et-Futuna seront reçus à l'Elysée pour dîner.
- Mercredi 13, ce sera au ministère des Outre-mer pour une journée de travail, puis en soirée à l'Assemblée nationale.
- Jeudi 14 : la délégation assistera aux célébrations de la fête nationale avec François Hollande.
TUIAGAIFO, roi d'Alo, KELETAONA, roi de Sigave et Le Premier ministre du royaume d'Uvéa au ministère des outre-mer pic.twitter.com/GkJoWaNzYW
— Kelly_Pujar (@bwasec) 11 juillet 2016
Trois royaumes pour deux îles
La présence de rois à Wallis-et-Futuna remonte à la nuit des temps, à son peuplement entre 1300 et 800 avant notre ère. Ce fonctionnement traditionnel perdure. Aujourd'hui, l'archipel est divisé en trois royaumes : Uvea sur l'île de Wallis, Sigave et Alo sur l'île de Futuna. Il y a donc trois rois. Lavelua Takumasiva, roi d'Uvéa ; Keletaona, roi de Sigave ; Tuiagaifo, roi d'Alo.L'archipel de Wallis-et-Futuna est divisé en trois royaumes. Eux-mêmes divisés en district :
Des rois en France ?
Pour comprendre ce système coutumier, il faut se replonger dans l'histoire de l'archipel, devenu protectorat français en 1887. En 1961, Wallis-et-Futuna devient territoire d'Outre-mer (TOM), sous statut particulier. La France prend les rênes de l'administration, mais accepte de conserver les trois monarchies, la coutume étant essentielle dans la vie quotidienne des habitants. Depuis 2003, l'archipel est passé sous statut de Collectivité d'Outre-mer (COM).L'article 3 de la loi du 29 juillet 1961 confère "aux populations du territoire des îles Wallis-et-Futuna le libre exercice de leur religion, ainsi que le respect de leurs croyances et de leurs coutumes en tant qu'elles ne sont pas contraires aux principes généraux du droit".
Comment sont-ils intronisés ?
La transmission du pouvoir n'est pas héréditaire mais "tournante". Les souverains sont choisis par les grandes familles royales (aristocratiques) après discussions. S'il déçoit, il peut être remplacé.Les crises dynastiques sont fréquentes. En 2005, le roi de Wallis, Lavelua Tomasi Kulimoetoke, 48 ans de règne, avait été confronté à une fronde des "rénovateurs" qui par opposition aux "conservateurs", veulent réformer les coutumes polynésiennes. Moins de 10 ans plus tard, en 2014, son successeur Kapeliele Faupala était destitué à son tour. En avril, une nouvelle crise coutumière voyait l'intronisation de deux rois au même moment.
Regardez l'émission Les Témoins d'Outre-mer : "Deux rois pour un trône"
Wallis et Futuna : deux rois pour un trône - LTOM par LTOMofficiel
Quel fonctionnement ?
Les institutions traditionnelles existent parallèlement à l'administration française. Les rois d'Uvea, Sigave et Alo sont chacun entourés de plusieurs ministres. En dessous : trois chefs de district coutumiers (faipule) qui ont autorité sur les chefs de village, plus petite division territoriale. Ces derniers peuvent être destitués lors d'assemblées générales. Tous sont reconnus par l'Etat qui leur verse une rémunération.Un représentant de chacun des trois rois, généralement leur Premier ministre, siègent aux côtés du préfet et de membres de l'administration au sein du conseil du territoire. En théorie, le préfet ne s'immisce pas dans les affaires coutumières.
Quel rôle ?
Le roi a un rôle fondamental dans la culture de Wallis-et-Futuna. "Il règne sur l'ensemble des sujets, il est l'autorité suprême et est le garant de la culture. On attend de lui qu'il prenne les dispositions pour que son peuple vive en paix et en harmonie avec nos valeurs coutumières : de respect, de partage et de solidarité, mais aussi avec nos valeurs chrétiennes", explique Malia Lape-Ulutuipalelei, de l'association Siapo, dans l'émission Les Témoins d'Outre-mer."Il fait partie de notre identité. C'est une fierté d'avoir un roi. Cela peut paraître dérisoire pour certains, mais c'est en partie grâce à lui que nous avons ce sentiment d'appartenance à la communauté. C'est une chance que la France ait reconnu cette coutume", assure Mirna Kilama, étudiante wallisienne dans l'Hexagone. Les autorités coutumières de Wallis-et-Futuna seront présentes à Paris du 10 au 16 juillet. Voici leur programme :
- Lundi 11 : rencontre avec Georges Pau-Langevin, ministre des Outre-mer pour une journée de travail autour de l'évolution statutaire et du développement économique de l'archipel était au programme. En soirée, elle sera reçue au Sénat.
- Mardi 12 au matin, la délégation rencontrera le Président du Conseil Économique, Social et Environnemental. Le soir, les rois de Wallis-et-Futuna seront reçus à l'Elysée pour dîner.
- Mercredi 13, ce sera au ministère des Outre-mer pour une journée de travail, puis en soirée à l'Assemblée nationale.
- Jeudi 14 : la délégation assistera aux célébrations de la fête nationale avec François Hollande.