Quintuple homicide à Meaux : sous le choc, la ville rend hommage aux victimes

Hommage à Meaux
Plus de 300 personnes se sont réunies lundi soir à Meaux (Seine-et-Marne) pour rendre hommage aux victimes du quintuple homicide, une mère d'origine haïtienne et ses quatre enfants, survenu à Noël, et qui a profondément choqué les habitants.

"On se voyait tous les jours, aujourd'hui, je suis perdue : je fais des crises d'angoisse depuis et je me suis installée chez ma mère pour le moment", murmure Nadine, amie proche de Béatrice, 35 ans, recroquevillée sur une des chaises de la salle des fêtes municipales.

C'est elle qui, le jour de Noël, s'est inquiétée de voir les volets de sa voisine restés clos et, avec une amie, a alerté la police en voyant les traces de sang sur la porte d'entrée de l'appartement. Dans le logement, les forces de l'ordre découvrent une "scène de crime d'une très grande violence", selon le procureur de Meaux. 

"Une dizaine de coups de couteau"


D'après les résultats des autopsies, la mère et ses fillettes de 10 et 7 ans ont "été victimes d'une dizaine de coups de couteau chacune", "administrés avec une très grande violence". Les garçons de 4 ans et 9 mois sont "décédés d'une asphyxie consécutive à une noyade", a ajouté le magistrat. Trois jours plus tard, le père de famille de 33 ans est mis en examen et écroué, soupçonné d'avoir tué sa femme et leurs quatre enfants. "On n'arrive pas à comprendre pourquoi il a fait ça", soupire Delphine Rodriguez, 43 ans, en retenant ses larmes.


Participer à l'hommage organisé dans la salle des fêtes de la ville était "essentiel, car Béatrice le mérite", ajoute l'amie de la victime, unanimement saluée pour sa générosité. Amis, personnel de l'école et de la crèche, des enfants tués, élus ou simples habitants de Meaux : l'assemblée réunie dans la salle du Colisée a été saisie d'émotion quand des membres de la famille de Béatrice ont pris place, en larmes, sans dire un mot.

Troubles psychologiques


Dans son discours, le maire Jean-François Copé leur a témoigné de "l'immense tristesse, mais aussi ce sentiment de colère et d'impuissance" partagé par les habitants. Le père de famille, qui a reconnu les faits lors de sa garde à vue, est soigné pour des troubles psychotiques et dépressifs, mais, selon le procureur, n'aurait pas pris son traitement quotidien le 24 décembre. "La maladie mentale est un fléau et il faut en faire une cause nationale", a affirmé Jean-François Copé (LR), désireux de "faire le maximum pour qu'une telle tragédie ne se répète pas".