"C’est la première fois que je participe à un salon du livre de poche. J’en suis ravi, car pendant mon adolescence, j’ai surtout lu des ouvrages en livre de poche et j’ai donc gardé une grande affection pour ce format." Seul Ultramarin invité au salon Lire en poche qui se tient ce week-end à Gradignan, en région bordelaise, Raphaël Confiant ne boude pas son plaisir pour cette première. Il transforme ainsi une précédente tentative qui avait avorté, il y a quelques années, en raison du Covid. Grâce à son éditeur Florent Charbonnier de Caraïbéditions, lui et Roland Brival étaient pressentis pour participer à ce rendez-vous littéraire avant que le virus n'en décide autrement.
Lire en poche (dont c’est la 19ème édition) est un peu, au petit format, ce que le festival du livre de Paris est au livre broché : un salon de référence, avec une centaine d’auteurs invités chaque année, quelque 25.000 visiteurs en moyenne ; une volonté d’ouvrir au grand public, de brasser large côté genres (polars, jeunesse, mangas, thrillers, etc…) et surtout d’être représentatif. "Dans ce souci de représentativité, nous tenions à ce que la littérature caribéenne soit présente" explique Lionel Destremau, la cheville ouvrière de la manifestation, "car elle traite des problématiques îliennes peu souvent abordées dans la littérature hexagonale. Et Raphaël Confiant est une personnalité marquante avec une réelle visibilité auprès du public. De plus, il pouvait proposer son dernier poche Du Morne-des-Esses au Djebel et aussi un ouvrage grand format Grand-Z-oncle comme l’autorise notre règlement.
"Être édité en poche permet de rester en contact avec ses lecteurs"
L’auteur martiniquais qui pourra discuter à bâtons rompus avec ses lecteurs, samedi matin, à l’occasion d’un petit-déjeuner, prend très au sérieux ce rendez-vous. "Être édité en poche est une grande chance. Cela permet de rester en contact avec ses lecteurs. Un livre broché a une existence assez brève en librairie. Trois mois pour les auteurs inconnus, six mois pour les autres et un an pour les best-sellers. Si bien qu’un livre qui ne passe pas en format poche est mort. La surproduction éditoriale dépasse désormais les capacités de stockage de la plupart des bibliothèques."
C’est pourquoi le poche continue d’être tendance. Avec l’évolution des techniques de fabrication, il est de plus en plus beau. C’est un objet qui s’offre, facile à transporter, et adapté à la baisse du pouvoir d’achat. Et cette seconde vie qu'il donne aux ouvrages est importante dans les Outre-mer, notamment dans la Caraïbe. Avec sa collection Îles en poche, Caraïbéditions remplit cette fonction. Outre Raphaël Confiant, il accueille des auteurs connus déjà signés chez de grands éditeurs hexagonaux comme Gisèle Pineau, Roland Brival, Ananda Devi, Ernest Pépin. Un travail inestimable pour Confiant : "J'ai de nombreux livres réédités chez Folio ou le livre de poche, mais je suis content d'en avoir également dans la colection "Poche" de Caraïbéditions. En fait, cette maison d'édition joue un rôle quasi patrimonial en donnant une seconde vie à des auteurs antillais tombés dans l’oubli."