Le chanteur martiniquais Kalash porte plainte pour violences policières

L'artiste martiniquais Kalash a décidé de porter plainte pour violences policières. Il avait été arrêté sur les champs-élysées dans la nuit du 16 au 17 mars 2019 après avoir embouti au moins deux voitures au volant de son véhicule. 
Kevin Valleray, plus connu sous son nom de scène Kalash a décidé de riposter. Par l'intermédiaire de son avocat, Me Eddy Arneton, il a déposé plainte pour violences policières ce mercredi 27 mars.
 

Interpellation mouvementée

Le chanteur martiniquais avait été interpellé sur les Champs-Elysées dans la nuit du 16 au 17 mars 2019, puis placé en garde à vue, après avoir embouti au moins deux voitures au volant de son véhicule. L’artiste sortait de la scène de l’AccorHotels Arena (Paris), où il venait de se produire avec le rappeur canadien Drake.

Des images publiées sur les réseaux sociaux avaient montré cette interpellation mouvementée du chanteur martiniquais :Depuis, le rappeur avait été libéré et placé sous contrôle judiciaire, en attendant son jugement en septembre pour "délit de fuite, outrage et rébellion".

"Des faits que nous contestons en grande partie", annonçait déjà son avocat le19 mars au micro de la1ere.fr. Car si le chanteur ne nie pas l'accident de circulation, il ne reconnaît pas le délit de fuite, et surtout, il dénonce les conditions de son interpellation et de sa garde à vue.
 

"Provocation" des policiers

"Dans ce dossier, nous avons des fonctionnaires de police qui ont eu un comportement pour le moins indélicat et pour le moins pervers à l’encontre de M. Valleray", affirmait l'avocat de Kalash dès la semaine dernière. Il le redit ce mercredi 27 mars:

"Provocation, lâcheté, perversité sont les maîtres mots dans cette affaire scandaleuse"

- Me Eddy Arneton, avocat de Kalash 


"Provocation parce qu'il a été insulté par les forces de police alors qu'initialement, il était tout à fait calme. C'est à cause de ces insultes qu'il a réagi avec véhémence", affirme-t-il.
 

Dents et nez fracturés 

Dans la plainte déposée ce jour que nous nous sommes procurés, l'avocat détaille plus précisément les violences qu'aurait subies le chanteur de dancehall.

Selon sa version des faits, les violences auraient commencé dans la voiture qui l'emmenait au commissariat.  Alors qu’il était menotté, les mains dans le dos, le rappeur affirme avoir été étranglé et frappé à coups de poing. Il accuse également un policier d’avoir fait usage d’un taser à son encontre.

"Cela a été attesté médicalement", renchérit Me Arneton. "Nous avons deux certificats médicaux qui démontrent une fracture du nez et une fracture partielle des dents." Ecoutez cet extrait de l'interview de l'avocat de Kalash:
©la1ere
 

Atteinte à la vie privée

A l'intérieur du commissariat du 8ème arrondissement, l'artiste aurait continué à se faire insulter. D'après la plainte, l’un des policiers se serait rendu sur son compte Instagram pour afficher la photo de la fille de l’artiste et pour la lécher. Il en aurait fait de même avec la photo de sa compagne.  Des faits confirmés par Dj Ken, accompagnateur de Kalash ce soir-là également placé en garde à vue et témoin de la scène.

Autre point problématique: la voiture du rappeur aurait roulé ce soir-là... alors qu'il se trouvait en garde à vue:
"Ce que demande M. Valleray aujourd'hui, c'est qu'une enquête soit menée (...) de façon impartiale et sérieuse", conclut son avocat. 

Hasard -ou pas - du calendrier, cette plainte intervient la veille de la sortie de son nouveau clip. L’annonce, faite en début de semaine, agite depuis les réseaux sociaux :