Recherches au large de la Martinique pour trouver les marins du Bourbon Rhode

Radeau de sauvetage du Bourbon Rhode
Un membre d'équipage du navire Bourbon Rhode qui a coulé dans l'Atlantique a été retrouvé mort, tandis que les opérations de recherche de dix disparus se poursuivent. La marine nationale basée en Martinique est mobilisée. Le navire a coulé samedi, dans une mer très agitée.
Les recherches se poursuivent au milieu de l'Atlantique pour retrouver 10 marins portés disparus depuis que leur bateau, battant pavillon luxembourgeois, a coulé samedi à proximité d'un ouragan de catégorie 4. Un corps a déjà été retrouvé.
 

Cyclone Lorenzo

Le remorqueur Bourbon Rhode et ses 14 membres d'équipage, en majorité Ukrainiens, avait fait part jeudi d'une "voie d'eau dans la partie arrière" alors qu'il se trouvait à 1.200 milles nautiques (2.222 km) de la Martinique et à 60 milles (111 km) au sud-sud-est de l'oeil de l'ouragan Lorenzo, a indiqué jeudi soir son propriétaire, le groupe français Bourbon, entreprise de services maritimes pour l'industrie pétrolière.


Assistance de Martinique

Le navire a finalement coulé samedi, dans une mer très agitée et par une faible visibilité, alors qu'un vraquier battant pavillon des Iles Marshall avait été dérouté pour lui porter assistance, et qu'une frégate de surveillance de la marine nationale le "Ventôse" et son hélicoptère de type "Panther", étaient partis de Martinique. 
 

Trois rescapés

Le gouvernement luxembourgeois a indiqué dimanche avoir prévenu les cinq pays d'où sont originaires les 14 marins: Ukraine, Russie, Croatie, Philippines et Afrique du Sud. Kiev a confirmé lundi qu'"environ 10" de ces marins sont Ukrainiens. Pour le moment, seuls trois membres d'équipage, dont les nationalités n'ont pas été précisées, ont été retrouvés sains et saufs. 

Ils ont été retrouvés samedi à bord d'un radeau de sauvetage par des équipes de secours, après avoir été repérés par un Falcon 50 de la Marine nationale française, spécialement équipé pour ces missions. Mais dimanche, l'un des marins, dont la nationalité n'a pas été communiquée, a été retrouvé mort. 
 

Sauvetage compliqué

"Ce qui rend les choses compliquées c'est l'éloignement de la zone de naufrage", explique l'amiral Jean Hausermann, assistant du Délégué du gouvernement pour l'action de l'Etat en mer et préfet de Martinique, Franck Robine, qui coordonne l'opération, avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Antilles-Guyane.

"Le Falcon, basé à Dakar, a décollé des îles du Cap Vert. Le Ventôse est parti à Fort-de-France", a-t-il rappelé. Cette frégate de la marine est arrivée seulement lundi matin sur la zone de recherches, après presque trois jours de trajet. 

Pour l'amiral Hausermann, l'arrivée de cette frégate - avec à bord un médecin pour soigner les rescapés - va permettre une plus grande coordination et l'hélicoptère qui l'accompagne va améliorer la couverture de la zone de recherche.
 

Assistance américaine

Un Hercule C130 des gardes-côtes américains était aussi attendu lundi après-midi (heure de Martinique) sur la zone. Un aéronef américain du National hurricane center, chargé de surveiller l'ouragan Lorenzo - redescendu depuis en catégorie 2 -, a également été mobilisé. C'est notamment lui qui a repéré le corps du marin. Mais l'ouragan se déplaçant vers le nord, il ne peut plus désormais travailler pour le Cross. 


"Du jamais vu"

Au total, cinq navires de commerce sont engagés dans les recherches. Le Cross va devoir gérer le renouvellement de ces navires, qui doivent pouvoir continuer leur route, et ne pas être entravés trop longtemps dans leur mission de livraison, précise-t-on de même source. "On a toujours espoir (de retrouver des naufragés). C'est pour ça que les moyens déployés sont aussi importants", a assuré l'amiral Hausermann.  "A ma connaissance, c'est du jamais vu. Je n'ai jamais vu une opération équivalente. (...) On est vraiment sur une recherche de très grande ampleur", a confié le directeur du Cross, Philippe Bricquer.