Le recours à l'avortement plus fréquent chez les femmes domiciliées dans les Outre-mer

Près de 212.000 avortements ont été réalisés en France en 2016, un chiffre en légère baisse. La part la plus importante concerne des femmes âgées de 20 à 24 ans, révèle lundi une étude de la Drees. C'est dans les Outre-mer, et notamment en Guadeloupe, que le nombre d'avortements est le plus élevé.
L'an dernier, 211.900 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été dénombrées,
dont 197.800 en métropole, et 13 172 dans les Départements et régions d'Outre-mer écrit le service statistique des ministères sociaux.
 
 

Un chiffre en légère baisse pour la troisième année consécutive

Pour la troisième année consécutive, ce chiffre est en légère baisse sur le plan national. Dans le détail, 210.149 IVG ont concerné des femmes domiciliées en France en 2016 pour 785.000 naissances. L'année précédente, plus de 219.000 avortements avaient été dénombrés pour quelque 800.000 naissances.
 
"Chaque année, on compte environ une IVG pour un peu moins de quatre naissances", explique la Drees, précisant que leur nombre varie "d'un mois à l'autre" et qu'elles sont plus nombreuses les premiers mois de l'année.
 

Les avortements plus nombreux en Guadeloupe

Le taux moyen de recours à l'IVG est de 13,9 pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et de 25,2 dans les départements et régions d'Outre-mer. C'est en Guadeloupe que les femmes sont le plus nombreuses à avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse: elles étaient 3 104 en 2016 soit un taux de 33,8 pour 1 000 femmes. La Guyane arrive en deuxième position avec un taux de 27,5 pour 1 000 femmes, suivie par la Martinique (26,7) et Mayotte (26,4).
 
La Réunion, avec un taux de 19,9 est le seul département d'Outre-mer à figurer derrière une région hexagonale, en l'occurrence la région PACA.
 
La même enquête réalisée chez les femmes mineures révèle des disparités semblables, avec Mayotte en haut du classement et les Pays de la Loire, la région ou le taux de recours à l'IVG est le plus faible
 

 
 

Près d'un cinquième des avortements ont lieu hors structure médicale

L'an passé, 34.700 IVG ont été réalisées hors d'une structure hospitalière en métropole (cabinet médical, centre de santé ou centre de planification), et 3.500 en Outre-mer, soit 18 % du total des IVG, comme en 2015.
 
À l'hôpital, la part des IVG instrumentales continue de décroître, au profit des IVG médicamenteuses, et s'élève à 44%. En 1992, 10% des IVG étaient médicamenteuses.
La quasi-totalité des IVG réalisées à l'hôpital l'était dans des établissements publics : 84% en 2016 contre 80% en 2011 et 65% au milieu des années 1990.