Référendum en Nouvelle-Calédonie : Sébastien Lecornu reconnait "une tension politique" et n'exclut pas de se rendre sur place

Invité ce matin sur France Inter, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, est revenu sur les résultats du référendum en Nouvelle-Calédonie. Reconnaissant des "tensions politiques" sur place, le ministre des Outre-mer n'exclut pas de se rendre prochainement en Nouvelle-Calédonie.
Au lendemain du résultat du référendum en Nouvelle-Calédonie, où le non à l'indépendance l'a emporté avec 53,26% des voix, Sébastien Lecornu s'est félicité, sur France Inter, de la bonne organisation du scrutin et d'un taux de participation "très important, très fort", tout en reconnaissant néanmoins des "tensions politiques" sur place. Le ministre n'exclut d'ailleurs pas de se rendre en Nouvelle-Calédonie dans les prochains jours. 
 

"Processus de décolonisation à la française"

Le ministre des Outre-mer a d'abord tenu à "saluer l'esprit de responsabilité de l'ensemble des forces politiques calédoniennes", indiquant, que "c'est un processus de paix, un processus de décolonisation à la française. Il n'est pas banal car il vient garantir une paix civile et une expréssion démocratique en Nouvelle-Calédonie".  S'agissant du résultat, avec une progression de près de 3,5 % des partisans de l'indépendance par rapport au référendum du 4 novembre 2018, où le non l'avait emporté à 56,7%, le ministre des Outre-mer explique : "cette question binaire entre le oui et le non pour l'accession à l'indépendance ne répond pas à toutes les questions que se pose aujourd'hui la société calédonienne". 
 

L'Etat doit rester impartial 

Répondant aux critiques, notamment celle de Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, qui dans un communiqué appelle "l'Etat à sortir de sa réserve et à chercher et à trouver une solution qui ne soit ni l'indépendance, ni le statu quo", Sébastien Lecornu rappelle que, "L'Etat doit rester impartial, c'est un des grands acquis de l'Accord de Nouméa, signé en 1998". 

Enfin, saluant la bonne organisation du scrutin avec un taux de participation "très important", Sébastien Lecornu a néanmoins reconnu "une tension politique qui est naturelle" après deux référendums et avec la possibilité d'un troisième d'ici 2022. "La réponse appartient aux élus calédoniens [...] C'est un tiers des membres du Congrès de la Nouvelle-Calédonie qui peut réclamer ce troisième référendum", a insisté le ministre des Outre-mer.

Quoiqu'il arrive, un troisième référendum ou pas, la Nouvelle-Calédonie doit se préparer à sortir de l'accord de Nouméa. Dans son intervention, ce dimanche 4 octobre, Emmanuel Macron a indiqué que, "nous sommes à la croisée des chemins. Nous avons devant nous deux années pour dialoguer et imaginer l'avenir et pas seulement l'avenir institutionnel. Embrasser l'ensemble de ce qui permet de bâtir un nouveau projet sera au coeur des initiatives que prendra le gouvernement dans les prochains jours".