C’est peut-être la fin d’un long calvaire pour la famille de Bastien Payet. Depuis la mort du Réunionnais en 2019, sa famille attend des réponses pour pouvoir avancer et comprendre. “On n’oubliera jamais, mais on aimerait avancer. Le procès sert à ça et à être reconnue en tant que victime. Ma vie s’est arrêtée le 10 mars 2019”, confiait la mère, en février 2024, à nos confrères de France 3 Grand Est. À compter de ce jeudi 27 mars, les trois meurtriers présumés du jeune homme de 23 ans, étudiant en droit, sont jugés devant la cour d’assises de la Marne.
Pour rappel, dans la nuit 8 au 9 mars 2019, le jeune réunionnais, slameur, se trouve en compagnie de quelques amis et se dirige vers une boîte de nuit dans le centre de Reims. C’est à ce moment qu’ils croisent la route de leurs futurs agresseurs. "Ils nous ont fait des réflexions sur la taille de leur sexe, nous avons poursuivi notre chemin", raconte l’une des amies de Bastien aux enquêteurs au moment de son audition. Après quelques échanges verbaux entre les deux groupes, tout déraille, et Bastien Payet est lynché, alors qu’il se trouve au sol, comme le détaille France 3 Grand Est. En arrêt cardiorespiratoire au moment de l’arrivée des secours, son décès est acté le lendemain à l'hôpital.
Une jeune femme jugée pour faux témoignages
Interpellés quelques semaines après les faits, les trois jeunes hommes d’une vingtaine d’années au moment des faits sont mis en examen pour meurtre et placés en détention provisoire. Devant les enquêteurs, ils vont chacun se renvoyer la balle. "On s'est battus, certes, mais ce n’était pas pour le finir. J'en suis sûr que ce n’est pas moi qui ai tué quelqu'un. [...] J'ai pas de la haine pour tuer quelqu'un dans la rue comme ça", déclare même l’un d’entre eux.
Dans le box des accusés, une jeune femme sera également présente pour faux témoignage. Lors de son audition, elle avait affirmé aux enquêteurs avoir assisté à la scène et dédouanait l’un des accusés d’être l’auteur des faits. Quelques jours plus tard, elle avait reconnu avoir menti "par amour" pour le protéger.
Le verdict de ce procès est attendu le 7 avril prochain. Les trois hommes qui comparaissent libre, encourent chacun 20 ans de réclusion criminelle.