À quelques mètres au-dessus des 2745 places assisses de la grande salle de l'Opéra Bastille, l'ambiance est à l'image de l'art que représente Sulivàn Loiseau, studieuse. Dans les coulisses du monde de la musique classique, tous les artistes sont à leur poste. Chacun répète et joue de son instrument jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à redire. Les sonorités s'entremêlent au fur et à mesure des salles de répétition. Des chanteuses lyriques aux pianistes, pour enfin arriver à des notes de contrebasse, celles jouées par la Martiniquaise Sulivàn Loiseau et son instrument à cordes.
Deux ans de formation au sein de la prestigieuse académie de l'Opéra Bastille
Une année et demie après le début de son apprentissage dans l'un des temples de la musique classique parisienne, la contrebassiste Sulivàn Loiseau, souriante et fière, partage sa nouvelle vie hors du commun.
C’est une expérience très intense. (...) L’opéra n’est pas une pratique anodine. C’est un vrai challenge d'être concentrée pour pouvoir jouer trois heures et d'aller toujours plus loin dans la musique. Il faut tenir aussi bien physiquement que mentalement. C’est une énorme richesse.
Sulivàn Loiseau - Contrebassiste
Mais cette pression qu'elle porte sur ses épaules n'est pas de tout repos. En souriant, la musicienne martiniquaise le conçoit : "Je n’ai pas mes soirées. Je fais la soirée des gens. Ça peut parfois être dur". Car ses soirées, si elles ne sont pas dédiées à répéter "jusqu'à tard le soir", ressemblent également à celles d'une artiste pleinement intégrée dans un orchestre symphonique, c'est-à-dire sur scène. Même à l'occasion des fêtes de fin d'année, lors des représentations du ballet Casse-Noisette, la formation se poursuit pour Sulivàn Loiseau. Un apprentissage qui nécessite de tenir "aussi bien physiquement que mentalement".
On m’intègre le temps de ces représentations dans l’orchestre. Je fais donc le même travail que les autres membres. C’est comme ça que l’on apprend le mieux, lorsqu’on est au contact de musiciens professionnels qui font ça depuis vingt ans pour certains. C’est ultra formateur.
Sulivàn Loiseau - Conterbassiste
" Plus j'apprends, plus je sens que j'en ai encore à apprendre"
Depuis le 21 janvier, les notes de Giuseppe Verdi résonnent à travers l'Opéra Bastille. Les représentations de la Traviata s'enchaînent et font naître des instants précieux de musique classique dans lesquels Sulivàn Loiseau ancre sa détermination.
On joue des compositeurs qui sont des pierres angulaires de la musique classique. Les pièces demandent tellement de personnes, entre la mise en scène, les voix extrêmement puissantes et opératiques, qu'il ne faut pas faire n’importe quoi. Le public est toujours au rendez-vous.
Sulivàn Loiseau
Car à travers la "richesse musicale" qu'elle interprète sur scène, la musicienne martiniquaise vit son rêve. Le rêve de faire partie d'un orchestre symphonique et, une fois cette année achevée, de " faire partie d’un ensemble qui peut générer de la musique puissante" s'imagine-t-elle.
Pour l'heure, la musicienne originaire du Lamentin continue d'apprendre jour après jour auprès de musiciens professionnels, qui ont "parfois plus de vingt ans d'expérience".
C’est un métier où on ne s’arrête jamais d’apprendre. Plus j’apprends, plus je sens que j’en ai encore à apprendre.
Sulivàn Loiseau - Contrebassiste
Et pour les mois à venir, la contrebassiste a déjà bloqué certaines de ses soirées, notamment avec le festival musical d'Aix-en-Provence. La Martiniquaise projette même de retourner dans son île natale pour y partager sa passion de la musique classique.