Reports du Oudinot de la vie chère : les élus Nupes dénoncent "le mépris" et "le désintérêt" du gouvernement

Le ministère des Outre-mer est situé 27 rue Oudinot, à Paris.
Les élus des Outre-mer de la Nupes étaient réunis ce jeudi pour une conférence de presse. L'occasion de revenir sur une promesse gouvernementale vielle de plusieurs mois mais pas encore tenue : l'organisation de discussions autour du pouvoir d'achat des Ultramarins.

"Si vous voulez enterrer un problème, créez une commission", a ironisé, en citant Clemenceau, Moetai Brotherson, député Nupes de Polynésie, à propos du "Oudinot de la vie chère", promis par le gouvernement il y a des mois, mais reporté de semaines en semaines. En juillet dernier, le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, proposait d'organiser à Paris, rue Oudinot, où se situe le ministère des Outre-mer, des discussions autour du pouvoir d'achat des Ultramarins. Prévue cette semaine, la rencontre a de nouveau été reportée sine die.

"Cette vie chère est une problématique volcanique sur nos territoires, et il faudra bien qu’on trouve une réponse législative ou structurelle de façon durable", a estimé Elie Califer, député de Guadeloupe, qui participait ce jeudi, avec les autres élus d'Outre-mer de la Nupes, à une conférence de presse consacrée aux problématiques ultramarines. Les problèmes "se suivent" et "ne sont pas réglés", a-t-il regretté, rappelant que cet été, Jean-François Carenco avait proposé de revisiter le bouclier qualité prix pour améliorer le pouvoir d'achat des Ultramarins. Une solution déjà mise sur la table il y a plus de dix ans, en 2009.

Partager les combats

Malgré les contraintes qui pèsent sur les économies ultramarines et la pauvreté qui frappe bien plus durement les Outre-mer que le reste du territoire national, "le budget ne répond pas aux préoccupations de l’Outre-mer et encore moins, à la situation de crise que nous vivons", estime Christian Baptiste, député de Guadeloupe. Il a interpellé à plusieurs reprise le ministre de l'Économie, Bruno le Maire, et celui de l'Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, sur le sujet, mais n'a pas encore obtenu de réponse. Il regrette "le désintérêt et le mépris, peut-être inconscient, mais c’est quand même un mépris" du gouvernement.

On est toujours partants pour le dialogue et la réflexion, mais on est dubitatifs. Peut-être pas tant sur les intentions, mais sur la capacité réelle de l’État à nous écouter et à nous entendre.

Moetai Brotherson, député Nupes de Polynésie

"Il faut qu’on prenne davantage à bras le corps ces questions, vos questions, qui doivent aussi être les nôtres, conclut André Chassaigne, président du groupe GDR à l'Assemblée nationale et élu du Puy-de-Dôme, dans l'Hexagone. Il faut que l'Outre-mer soit une question nationale, une question qui concerne l’ensemble de l’Assemblée. Nous allons partagez ces combats avec vous."