Retour sur une semaine de tensions à Mayotte, un archipel au rythme des barrages.

Un début de semaine dans la plus grande confusion à Mayotte. L'annonce de la levée des barrages la semaine dernière divise dans les rangs des manifestants. Certains y sont favorables, d'autres sont déterminés à poursuivre et à intensifier le mouvement. 

On ne peut par lever les barrages tant que qu'il n'y a pas l'état d'urgence à Mayotte. On en a marre.

Kaza, barragiste à Brandelé

Je plaide pour que les barrages soient levés progressivement puisque c'était un engagement qui avait été pris au préalable lors des discussions avec leur ministre.

Safina Soula, porte-parole des forces vives

Sur l'île les conséquences du mouvement se font ressentir, les écoles sont vides, les camions de collecte de déchets sont bloqués. En temps normal, 250 tonnes sont ramassées chaque jour. 

On a pu ici et là collecter une petite partie, mais de toute façon le gros des déchets et encore en stock actuellement.

Mohamed Bacar, directeur général des services SIDEVAM 976

En milieu de semaine tous les axes stratégiques étaient paralysés, du Nord au Sud, en passant par le centre.

Nous on reste dans une dynamique pour justement intensifier les actions pour montrer au gouvernement que nous sommes solidaires et nous allons jusqu'au bout.

Ahmed Zafera, manifestant

Léger signe d'amélioration, la reprise très lente des rotations des barges entre la Grande-Terre et la Petite-Terre et la levée temporaire du barrage de Longoni qui permet l'accès au port. 300 containers ont pu être livrés en début de semaine, 5000 sont encore en souffrance sur le quai de débarquement. 

C'est tout de même, très difficile parce que chaque organisation ne peut se faire la veille pour le lendemain. On est obligé de faire au jour le jour. 

Nahum Darussi, responsable d'exploitation Mayotte Chanel Gateway

Une situation tendue et à l'issue toujours incertaine en cette fin de semaine, alors que le barrage de Longoni c'est à nouveau installé, la ville de Combani a vécu une nouvelle nuit de violence avec une vingtaine de voitures caillassées ou incendiées. La ministre délégué aux Outre-mer, Marie Guévenoux, est attendue en début de semaine prochaine sur l'île.

L'hebdo Outre-mer du 23 février 2024

L'édition hebdomadaire, consacrée à l'actualité et la découverte des territoires français d'Outre-mer, est présentée ce vendredi par Kessi Weishaupt Tahi.

•  En Nouvelle-Calédonie, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer était attendu de pied ferme par les indépendantistes. Des scènes de violences ont lieu mercredi, en marge de la visite de Gérald Darmanin sur le territoire. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer était accompagné de sa ministre déléguée ainsi que du garde des Sceaux. Dans le chef-lieu à Nouméa, quelques centaines de militants indépendantistes ont protesté contre le dégel du corps électoral provincial, annoncé par l'Etat.

•  Dengue en Guyane. Double peine pour les drépanocytaires. Le département français d’Amérique du Sud est en pleine épidémie de dengue. Près de 800 nouveaux cas sont recensés chaque semaine. La maladie transmise par les moustiques est particulièrement dangereuse pour les personnes atteintes de drépanocytose. A Cayenne une vingtaine d'enfants sont hospitalisés.

• Loi anti-gaspillage en Martinique. La restauration rapide doit s’adapter. C'est une conséquence de l'entrée en vigueur de la loi Anti-Gaspillage en 2023. Les emballages disparaissent peu à peu de la restauration rapide. Il faut donc se mettre en règles et passer aux couverts lavables. Un changement coûteux mais nécessaire car les contrôles pourraient bientôt commencer. 

•  La Guadeloupe innove. Des citoyens contribuent aux projets municipaux. Une bonne idée de démocratie participative en Guadeloupe. Habitants, professionnels de l'urbanisme et élus arpentent les rues du bourg des Abymes. Chacun faisant part de son idée de travaux, construction ou réaménagement urbain...C'est l'initiative de la marie, pour impliquer ses administrés dans les projets de la ville.  

•  Des paquebots à Tahiti. Les touristes font le bonheur des commerçants. A Papeete, près de 2500 touristes sont arrivés en l'espace de 2 jours cette semaine. C’est la conséquence de l'accostage de 2 paquebots de croisière, et ce pour le plus grand plaisir des commerçants qui font des affaires florissantes.

Retrouvez ici l'intégralité de cette édition de l'hebdo des Outre-mer, également diffusé sur France 24.