La Réunion après le cyclone Bejisa : bilan et dernières images

Image de désolation pour ces habitants de Saint-Pierre
Employés municipaux, militaires, agents des services de l'Etat étaient à pied d'oeuvre sur le terrain vendredi à la Réunion pour panser les plaies du cyclone dévastateur Bejisa qui a causé la mort d'une femme de 86 ans et fait 17 blessés dont deux graves.
Le ministre des Outre-mer Victorin Lurel est attendu samedi matin sur l'île pour constater les dégâts. Le président de la République lui a demandé "de transmettre tout notre soutien à la population", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem à la sortie du Conseil des ministres. "Nous allons faire en sorte que des réponses soient apportées le plus rapidement possible", a ajouté la porte-parole du gouvernement.
 

La plupart des commerces fermés, l’aéroport rouvert au trafic

Le député-maire de Saint-Leu, commune particulièrement touchée sur la côte ouest, a écrit à François Hollande pour lui demander le classement de La Réunion en zone sinistrée.
 
Le soleil a fait une timide réapparition en début d'après-midi sur Saint-Denis où la plupart des commerces étaient fermés, contrairement à l'aéroport qui a été rouvert au trafic depuis 10h, une heure après la levée de l'alerte rouge.
 
"Depuis 20 ans, nous n'avons pas eu un épisode aussi sérieux", a déclaré le préfet Jean-Luc Marx. Au plus fort de la tempête, des vents dépassant 175 km/h ont soufflé en différentes parties de l'île, s'accompagnant de pluies extrêmement abondantes qui se sont abattues pendant plusieurs heures (jusqu'à 820 mm en 24 heures) entraînant la crue de nombreux cours d'eau.

La commune de Saint-Leu a été particulièrement touchée par le cyclone

Image d'une rue de Saint-Leu, après le passage du cyclone Bejisa


Un décès, 17 blessés dont 2 graves

Une vieille dame habitant seule dans sa maison à Piton Saint-Leu (hauteur de l'ouest) est morte d'un traumatisme crânien en chutant sur le pas de sa porte, dans la nuit. Deux personnes ont été grièvement blessées en tombant d'un toit et d'une échelle, 15 autres ont été légèrement touchées. La plupart des victimes n'avaient pas respecté l'interdiction de sortir.
 
Dans les 24 communes de l'île, des centaines d'employés communaux aidés des 370 militaires des FAZSOI (Forces armées de la zone sud de l'océan Indien) et des agents des services de l'Etat s'activaient à remettre en état le réseau routier qui a terriblement souffert du passage de Bejisa.
 
Les principaux axes restaient fermés, jonchés d'éboulis, d'arbres déracinés et de débris divers. La vitesse sur les routes a été limitée à 50 km/h, le préfet invitant les Réunionnais à ne circuler qu'en cas d'"impérieuse nécessité".

Des militaires au travail à Saint-Pierre pour dégager les voies de circulation

Agents des services communaux au travail à Saint-Pierre

Quelques 153.000 foyers privés de courant vendredi

A Saint-Denis, 80 agents du service d'élagage de la commune procédaient à l'enlèvement d'arbres encombrant les chaussées, selon la mairie de Saint-Denis, ville relativement épargnée.
 
A Saint-Paul (ouest), une des communes les plus touchées par le cyclone, les dégâts s'élèvent à "plusieurs millions d'euros" dans le port de Saint-Gilles, selon le président de la Chambre de commerce Ibrahim Patel.
 
La principale préoccupation des Réunionnais demeurait les coupures d'eau et d'électricité. Quelques 153.000 foyers étaient toujours privés de courant, selon le dernier bilan d'EDF à 15h00 locales (12h00 à Paris), suite à la rupture de six lignes de haute tension : 450 agents d'EDF et 5 hélicoptères ont été mobilisés pour les réparer, et 25 agents venant de Corse sont attendus dimanche en renfort. "Le rétablissement risque d'être long et difficile" et prendra plusieurs jours, a prévenu la direction d'EDF.
 
Saint-Paul n'a pas été épargnée par Bejisa !

 

Une rue de Saint-Paul, après le cyclone


Environ 200.000 foyers sans eau

S'agissant de l'alimentation en eau, 60% des abonnés, soit 200.000 foyers, étaient toujours à sec et 345.000 confrontés à des problèmes de qualité, l'eau demeurant impropre à la consommation, selon la préfecture qui informe que "cette situation pourra perdurer plusieurs jours après l'arrêt des intempéries". La préfecture a demandé à la population de ne pas consommer l'eau captée dans le milieu naturel, jugeant préférable celle du robinet après l'avoir fait bouillir.
 
Plusieurs communes sont également privées de téléphone, en particulier dans l'intérieur de l'île, dont Cilaos (sud), Saint-Paul (ouest), Saint-Philippe (sud). Entre 30 et 60% du réseau de téléphonie mobile est hors service, selon la préfecture.
 
Un premier contingent de 50 militaires des FORMISC (Formations militaires de la sécurité civile) est arrivé sur l'île vendredi matin, à la demande du ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
 
Après la levée de l'alerte rouge, dans la matinée, la "phase de sauvegarde" cyclonique est entrée en vigueur. "Cette décision ne signifie pas pour autant que les dangers ont disparu", a mis en garde le préfet Jean-Luc Marx. L'an passé, quasiment un an jour pour jour, le seul décès recensé l'avait été le lendemain du passage du cyclone Dumile.

Des imprudents tentaient quand même de braver le cyclone, le 2 janvier au Port

 

Une rue de la commune du Port, pendant le passage du cyclone