De La Réunion à Boston : Thierry Lincou, entraîneur de l’équipe nationale féminine de squash des Etats-Unis

Thierry Lincou (à gauche) pose avec la championne américaine de squash Amanda Shoby, dont il est l’entraîneur.
Peu populaire en Outre-mer, le squash est un sport très pratiqué à La Réunion. Cette discipline a été portée notamment par Thierry Lincou, originaire de Saint-Pierre, champion du monde en individuel en 2004 et aujourd’hui entraîneur de l’équipe nationale féminine des Etats-Unis.
Le squash n’est pas un sport encore très populaire en France, et encore moins dans les départements d’Outre-mer. Pourtant il est une région ultramarine qui compte une ligue très dynamique. En l’occurrence La Réunion, qui totalise une dizaine de clubs.
 
Une émulation locale que l’on doit notamment à un enfant du pays, Thierry Lincou, qui fut champion du monde de squash en individuel en 2004, deux fois champion d’Europe (2009 et 2010), et multiples fois champion de France. Il a aussi obtenu de très bons résultats en championnats du monde par équipe (deux titres de vice-champion et une fois troisième). C’est le premier Français à avoir été champion du monde dans cette discipline.
 

Carrière de haut niveau

Thierry Lincou est originaire de Saint-Pierre, où il est né en avril 1976. C’est son père qui fit construire la première salle de squash à La Réunion. « J’ai commencé le squash à l’âge de 8 ans », se rappelle-t-il. « Après mon baccalauréat et grâce à mes bons résultats sportifs j’ai déménagé à Paris et rejoint l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) ».
 
Après sa carrière de haut niveau, Thierry déménage aux Etats-Unis en 2012. Il devient coach adjoint de l’équipe de squash du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge, tout près de Boston. Il entraîne également la numéro une américaine, Amanda Sobhy, ainsi que l’équipe nationale féminine des Etats-Unis, qui a terminé 5e aux championnats du monde par équipe à Issy-les-Moulineaux en décembre. Il fait aussi quelquefois des tournois exhibitions et organise des stages de perfectionnement, en France, dans son pays d'adoption et à l'international. 
 

"Je n'oublie pas d'où je viens" 

« L’adaptation avec ma famille et mes enfants aux Etats-Unis s’est bien passé. Je pense qu’ils m’apprécient », confie-t-il à La 1ere.fr. « Là-bas il faut bosser dur mais il y a beaucoup de possibilités. Maintenant que je suis de l’autre côté comme entraîneur, je suis heureux de pouvoir partager et redistribuer. Je suis content de transmettre mes connaissances. »
 
« Je retourne à La Réunion une fois par an. C’est toujours un bonheur et pour moi se ressourcer c’est très important. Je n’oublie pas d’où je viens. Je retrouve mes racines, ma famille, la case de mes parents. Je regarde les choses évoluer du côté de la Ligue de squash, dont mon frère s’occupe, entre autres ».
 
Thierry Lincou souhaite que le squash soit mieux reconnu au niveau international, et notamment aux Jeux Olympiques. « C’est un rêve et je pense que ce sport le mérite. Malheureusement ça ne passe pas pour l’instant mais j’espère que l’on y arrivera en 2024, surtout si Paris obtient les JO. »