A La Réunion, la livraison de la Nouvelle Route du Littoral est désormais envisagée en 2025. Le chantier prend du retard. Lundi, le tribunal administratif a annulé l'arrêté préfectoral autorisant à exploiter la carrière dont les roches massives devaient servir au chantier.
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Le tribunal administratif (TA) a annulé lundi l'arrêté préfectoral autorisant à exploiter la carrière dont les roches massives devaient servir au chantier titanesque de la nouvelle route du littoral à La Réunion, a-t-on appris de source administrative.
Les requêtes en suspension des arrêtés préfectoraux avaient été déposées par la Société réunionnaise pour l'étude et la protection de l'environnement – Réunion nature environnement (Srepen) et par la mairie de Saint-Leu. C'est sur le territoire de cette commune que se trouve le site de la carrière.
Le conseil régional avait attribué en 2013 le marché de la construction au groupe Vinci Bouygues. Cela alors que "le maitre d'ouvrage (le conseil régional - ndlr) et l'autorité préfectorale (...) ont négligé de lancer en temps utile les procédures", remarque le tribunal administratif.
L'attribution du marché de la nouvelle route du littoral fait par ailleurs l'objet d'une enquête menée par le parquet national financier notamment pour corruption, favoritisme et trafic d'influence.
La carrière de Bois Blanc
Le tribunal a aussi suspendu l'autorisation préfectorale de défrichement, prélude à l'exploitation de cette carrière de Bois Blanc (ouest). Les arrêtés de la préfecture avaient été publiés fin 2018. Cette décision va retarder de plusieurs mois le chantier titanesque de cette route en mer devant relier le nord à l'ouest, évalué à près de deux milliards d'euros.Les requêtes en suspension des arrêtés préfectoraux avaient été déposées par la Société réunionnaise pour l'étude et la protection de l'environnement – Réunion nature environnement (Srepen) et par la mairie de Saint-Leu. C'est sur le territoire de cette commune que se trouve le site de la carrière.
Des nuisances
Les requêtes se basaient sur "les nuisances importantes pour la population, les atteintes graves à l'environnement et à la biodiversité" qu'engendreraient l'exploitation de carrière. Le tribunal administratif a retenu ces arguments. "L'exécution de la décision préfectorale serait de nature à porter une atteinte grave et immédiate aux intérêts qu'entendent défendre la Srepen et la commune de Saint-Leu", écrit la juridiction administrative dans les motifs de sa décision.Aucune roche massive disponible
Elle ajoute que "le projet de la NRL se caractérisait par l'absence d'une réelle réflexion sur les moyens d'approvisionnement à mettre en oeuvre pour réaliser la partie digue de l'ouvrage". Aucune roche massive nécessaire à ce chantier n'est pour le moment disponible.Le conseil régional avait attribué en 2013 le marché de la construction au groupe Vinci Bouygues. Cela alors que "le maitre d'ouvrage (le conseil régional - ndlr) et l'autorité préfectorale (...) ont négligé de lancer en temps utile les procédures", remarque le tribunal administratif.
Livraison envisagée en 2025
Le conseil régional a annoncé lundi soir qu'il s'associerait "à l'Etat dans l'hypothèse d'un pourvoi en cassation au Conseil d'Etat." Longue de 5,4 km, la partie viaduc de la NRL est terminée depuis mars 2019. La partie digue doit couvrir 2,7 km. La NRL complète devait être livrée en 2022. Cette livraison est désormais envisagée vers 2025.L'attribution du marché de la nouvelle route du littoral fait par ailleurs l'objet d'une enquête menée par le parquet national financier notamment pour corruption, favoritisme et trafic d'influence.