À La Réunion, il chante le coronavirus

Le chanteur réunionnais JF Aubin a sorti un clip dédié au coronavirus
Le coronavirus inspire des chansons, aux quatre coins du globe, si bien que les plateformes vidéo et de streaming comptent désormais des centaines de petites œuvres sur le virus. Et un exemple vient tout droit de La Réunion.
"Un petit virus qu'on voit à peine est en train de nous tracasser / Un simple touché un simple toussé peut te tuer / Le coronavirus a débarqué, il faut te protéger". Le premier couplet de JF Aubin donne le ton. Alors que l’épidémie de COVID-19 progresse partout dans le monde, y compris à La Réunion, cet artiste local a décidé de prendre le parti de l’humour.

Dans sa vidéo, postée jeudi 12 mars sur la plateforme de vidéos en ligne YouTube, Jean-François Aubin, alias JF Aubin, se déhanche sur un rythme de séga. Esprit festif de rigueur, "pour ne pas céder à la pression", dit-il.
 

Un message de prévention à véhiculer

"Depuis que le virus est arrivé en métropole, je m’étais préparé à ce que La Réunion soit touchée, elle aussi", explique-t-il. Et à en croire cet habitant de Saint-Leu, la production de ce clip coïncide avec l’arrivée du coronavirus sur l’île. "Quand j’ai commencé à mettre mes paroles en musique, le premier cas a été déclaré à La Réunion."

Sur le site, la vidéo totalise, deux jours après sa mise en ligne, plus de 30 000 vues. "Les gens ont accroché !", s’exclame JF Aubin. "À La Réunion, on est bercé par le sega, on a ça dans les veines", poursuit-il. Pour lui, ce rythme léger et entraînant était sans équivoque la meilleure des manières pour véhiculer son message.
 

Car derrière les notes de percussion et d’accordéon, l’objet des paroles est bel et bien la prévention. En Créole réunionnais dans le texte, JF Aubin insiste : "Même notre manière de dire bonjour doit changer / Avec les bisous et les poignées de main il faut arrêter / Dans ton chemin tu vas croiser des gens masqués / Il faut être comme ça pour empêcher le virus de se propager".
 

Un esprit festif

"Je suis fier de pouvoir emmener la réflexion et la discussion chez ceux qui ne suivent pas l’actualité", poursuit Jean-François Aubin. Il avoue avoir peur de la propagation de l’épidémie. "On ne maîtrise pas le virus, à l’heure actuelle", soupire-t-il-, mais il préfère se réfugier dans son studio, avec ses musiciens, en attendant la fin de la maladie.

Le chanteur, qui aujourd’hui suit scrupuleusement la consigne de limiter ses déplacements, a bien tourné son clip à l’extérieur. Devant une fresque colorée, dans son studio d’enregistrement et, plus étonnant, dans un hôpital. "J’avais une amie hospitalisée, pour quelque chose de peu grave, j’ai profité de sa chambre quelques minutes pour me glisser dans son lit et dans la peau d’un malade", avoue-t-il timidement.
 

Le virus dans tous les esprits, y compris chez les chanteurs

Malgré tout, JF Aubin réfute toute accusation d’opportunisme. "Pour moi, ce n’est pas profiter de l’épidémie mondiale pour faire mon beurre et le buzz", rétorque-t-il et martèle que le message de sensibilisation aux bons gestes et à la situation est l’essentiel à retenir de sa chanson. Il plaide la bonne cause, et assure ne pas être le seul artiste à sortir une chanson sur le coronavirus.
 
En effet, partout sur la toile, de YouTube aux réseaux sociaux, on voit fleurir depuis plusieurs jours des centaines de vidéos dédiées au coronavirus. En République Dominicaine, par exemple, le chanteur Yofrangel  cumule ainsi près de 3,5 millions de vues avec "Coronavirus", clip posté le 9 février. Pour les besoins de la vidéo, c’est là une ambulance qui a été réquisitionnée, et le chanteur, allongé sur la civière de commencer par tousser sur un tempo latino poussé à l'extrême, avant d'entonner en espagnol "Fais gaffe, voilà le coronavirus".