A La Réunion, les mères isolées plus exposées à la pauvreté

Illustration dans un supermarché
Plus encore que dans l'Hexagone, les mères isolées de La Réunion sont plus exposées à la pauvreté. Selon l'Insee, six femmes réunionnaises sur dix élevant leurs enfants seules, sont considérés comme pauvres.
Six mères seules sur dix sont considérées comme pauvres à La Réunion. C'est le constat effectué par l'Insee dans une étude parue ce 7 mars. 61% des mères seules réunionnaises vivaient sous le seuil de pauvreté en 2015. A noter que plus elles ont d'enfants, plus elles ont de chance d'être exposées à une situation de pauvreté : le chiffre grimpe à 79% pour les mères célibataires de trois enfants ou plus dans l'île de l'Océan Indien. Enfin, d'après l'Insee, "le niveau de vie mensuel médian d’une famille monoparentale avec une femme à sa tête atteint 910 euros par unité de consommation, contre 1 130 euros lorsqu’un homme est à sa tête.

A la Réunion, deux fois de plus de mères élèvent seules leurs enfants (environ 59 000) que dans l'Hexagone, ce qui explique en partie les taux plus élevés. Mais d'autres facteurs sont à prendre en compte pour expliquer la pauvreté accrue des mères célibataires.
 

Mères plus tôt


Tout d'abord, la Réunion compte davantage de femmes célibataires : 57% d'entre elles se déclarent en couple contre 63% dans l'Hexagone. Comme dans les autres départements d'outre-mer, le nombre de familles monoparentales a augmenté ces dernières années et à la tête de celles-ci, on trouve plus souvent des femmes que des hommes (seul 4% des parents célibataires à La Réunion sont des pères). 
 
Cinq fois plus de femmes que d'hommes à la tête d'une famille monoparentale

Ensuite, les femmes réunionnaises deviennent mères plus tôt. Une réunionnaise sur quatre déclare avoir eu un enfant avant ses 20 ans contre seulement une femme sur vingt-cinq dans l'Hexagone. Selon l'Insee, "entre 20 et 24 ans, 6 % des Réunionnaises vivent déjà seules avec leurs enfants, soit trois fois plus qu’en métropole."

Elles sont donc exposées bien plus tôt aux risques auxquels font face les mères isolées : faible niveau d'études, garde d'enfants compliquée, mauvaise insertion dans l'emploi, dépendance aux minimas sociaux... Ainsi, seul un tiers des mères célibataires déclarent travailler. Et pour celles qui sont en situation d'emploi, elles "travaillent plus fréquemment dans des secteurs moins rémunérateurs, comme les commerces et les services de proximité" et sont en lien avec des emplois bien plus précaires que les hommes.