Dans quelles conditions physiques sera-t-il pour aborder son rendez-vous printanier de la Porte d’Auteuil ? À Roland-Garros, Gaël Monfils s’est souvent offert de belles empoignades (demi-finale en 2018). Mais depuis quelques années, l'Antillais semble être rentré dans le rang. Blessé au pied droit quasiment toute la saison 2022, il a repris le chemin des courts de tennis lors du tournoi d’Indian Wells en mars dernier.
Inscrit à Roland-Garros grâce au classement protégé (un statut qui permet d'octroyer à des joueurs longuement blessés et auparavant bien classé une place dans le tableau principal, sans passer par les qualifications), le Français se présentera à Paris sans réelles ambitions de victoire finale. En revanche, il sera sans doute en quête de son meilleur niveau qui le fuit depuis plusieurs mois. En 2023, il n'a remporté aucune victoire sur le circuit ATP. Son seul succès, c'était contre un challenger à Ostrava (République Tchèque), fin avril, suite à l'abandon de ce dernier. Mais dur au mal, l'Antillais fait preuve de résilience : "Pour revenir à un niveau décent, il faut faire encore plus de sacrifices", déclarait-il lundi en conférence de presse avant son entrée en lice au tournoi ATP 250 de Lyon.
Mal en point dans le jeu pendant ces dernières sorties, Gaël Monfils s'est un peu rassuré dans le jeu lors de son entrée en lice au tournoi de Lyon (du 20 au 27 mai). Malgré sa défaite en trois sets face à l'Argentin Pedro Cachin, numéro 63 mondial, sur le score 2-6, 6-3,6-4, le joueur de tennis a montré de belles choses dans le premier set qu'il a empoché. Malheureusement pour lui, les deux sets suivants seront plus compliqués.
À court physiquement, il voit ses vieux démons du passé le rattraper. "Je suis frustré, forcément. On doit toujours mieux faire que l'adversaire. Il m'a manqué un peu de tout. Il y a des mauvais choix tactiques, des mauvaises zones. Je dois faire mieux, être plus solide dans les deux derniers jeux", admet-il après son match.
Lancé dans une quête de retour au sommet, Monfils sait qu'il lui reste encore du travail : "Il faut retrouver cette patience que j'avais et c'était quand je me sentais bien physiquement, quand j'étais capable d'enchaîner point après point, de pouvoir bien récupérer entre les points, sentir de pouvoir rendre le terrain un peu plus petit pour l'adversaire. [...] J'ai envie de bien faire, de retrouver un bon niveau", concède-t-il.
"L'entraînement me rassure [...], je me sens mieux"
Redescendu à une anodine 386ᵉ place à l'ATP, Gaël Monfils a changé d'entraîneur. Exit Günter Bresnik, avec qui il travaillait depuis janvier 2021. Il retourne vers son ancien mentor, le Suédois Mikael Tillström, son collaborateur entre 2015 et 2018. Avec lui dans son board, il avait atteint la sixième place mondiale. Il sera accompagné pour cette mission retour au sommet par Peter Lucassen. Malgré sa défaite dès son entrée en lice à Lyon, le tenace guadeloupéen trouve des axes de satisfaction. "L'entraînement me rassure tout comme de pouvoir enchaîner chaque jour, d'avoir de bonnes sensations. Je me déplace mieux.[...] Il y a de bonnes choses, j'ai les retours de mon coach."
À 36 ans, Gaël Monfils est conscient que ses meilleures années sont derrière lui. Mais avec lui, rien n'est jamais écrit d'avance, tant l'Antillais nous a habitué à renaître de ses cendres quand on l'attendait le moins.