Route du Rhum : porté par le public à Saint-Malo, Rodolphe Sepho navigue pour faire rêver la jeunesse guadeloupéenne

Rodolphe Sepho pose sur son Imoca avant la 12e édition de la Route du Rhum, à Saint-Malo.
Pour sa troisième Route du Rhum, Rodolphe Sepho peut compter sur le soutien du public, parfois venu de Guadeloupe pour le soutenir. Une force, alors que le skipper rêve de devenir le premier Guadeloupéen à faire le tour du monde lors du Vendée Globe.

"Je ne peux pas faire 10 mètres sans m'arrêter mais c'est vraiment chouette", glousse Rodolphe Sepho, sans jamais montrer une once d'agacement. Même face aux journalistes qui font le pied de grue sur le ponton pour tenter de décrocher un rendez-vous avec le skipper. Ce qui relève de l'exploit : entre les visites des scolaires, les serrages de mains avec les institutionnels et les partenaires, et le public presque toujours au rendez-vous dans le village, Rodolphe Sepho est constamment sollicité. "On est super contents, il y a une super ambiance", se réjouit le marin.

Rencontre avec Rodolphe Sepho à Saint-Malo :

 

C'est la troisième Route du rhum pour Rodolphe Sepho, arrivé 26e puis 20e en 2014 et en 2018 en Class 40. Un progrès honorable, mais il faut reconnaître que l'on est loin de l'exploit sportif. Alors, pourquoi un tel engouement autour de lui ? "Je pense que le projet plaît", tente-t-il lorsque nous le rencontrons à bord de son bateau Rêve de large, un Imoca, cette fois, au nom de son association. "Au-delà de faire la course pour moi, je la fais en entraînant la Guadeloupe et la jeunesse avec moi. Et la Guadeloupe me le rend super bien."

On a voulu utiliser cette course comme un média pour parler aux jeunes, montrer les possibilités, les potentialités de tout ce qui a attrait à la mer, à l'économie bleue, à la course sur ce type de bateau, et leur donner des perspectives d'avenir professionnel.

Une transmission de ce que lui-même a reçu, "cet amour", "ce virus" et cette mer qu'on lui a "donnée" lorsqu'il était plus jeune. "C'est une responsabilité pour moi de l'offrir à d'autres et de les faire rêver dans cette aventure." Avec l'objectif, "sans prétention", d'arriver de l'autre côté de l'Atlantique. Presque un devoir. "L'histoire se rappelle très rarement ceux qui ne finissent pas. Pour pouvoir continuer à progresser, il nous faut y arriver, pour remercier nos partenaires, la population."

Tout ce qu'on pourra cocher comme case en termes de performance, tous les bateaux qu'on pourra mettre derrière, on le fera, on n'hésitera pas et on attaquera au bon moment.

Mais attention, derrière le sourire tranquille de Rodolphe Sepho se cache un objectif de taille : devenir le premier Guadeloupéen à participer au Vendée globe en 2024, pour la dixième édition du tour de monde en solitaire. Le skipper confie qu'il fera pour s'en rapprocher le plus possible, mais sans griller les étapes. "Il faut faire preuve d'humilité, surtout en mer", rappelle-t-il. Un projet au long cours, commencé en 2020 et poursuivi ce 6 novembre par ce nouveau départ à travers l'Atlantique. Avant peut-être, dans moins de deux ans, de partir à l'assaut du globe.