Route du Rhum : le skipper Victor Jost à la barre d'un projet 100% réunionnais

Victor Jost à Saint-Malo, quelques jours avant le départ de son bateau 100% réunionnais sur la Route du Rhum.
Pour sa première transat en solitaire, le skipper réunionnais Victor Jost porte fièrement les couleurs de son île sur ce projet réalisé en totalité grâce à des partenaires de La Réunion.

Un drapeau réunionnais hissé en haut du mat, un paille-en-queue dessiné sur la coque et un projet sponsorisé par des entreprises réunionnaises… Le bateau de Victor Jost met tout de suite les pendules à l'heure : La Réunion lé la sur la 12e édition de la Route du Rhum ! "C'est fou, je suis le seul représentant de La Réunion et sauf erreur, le premier bateau 100% réunionnais au départ de la Route du Rhum", s'étonne Victor Jost depuis le village de la course où il nous reçoit.


En 2018, le skipper réunionnais Morgan Lagravière avait en effet dû renoncer à s'aligner sur la 11e édition, faute de budget. Cette année, pour Victor Jost, tout s'est bien déroulé. "Tout va bien, à part quelques petits détails à régler", assure-t-il. "Et moi je crois que je suis prêt aussi."

Difficile d'en être vraiment sûr, puisque tous les skippers au large le savent : en voile, personne n'est jamais vraiment prêt. Mais les frayeurs techniques sont derrière Victor Jost, qui n'a qu'une vraie crainte aujourd'hui, la météo lors du départ le 6 novembre. "Je n'arrive pas à l'effacer de ma tête", confie-t-il. "Beaucoup de vent, un temps froid, beaucoup de houle… je ne sais pas à quelle sauce on va être mangé et c'est vraiment un truc qui m'inquiète."

Le temps fauteur de trouble

Victor Jost attend donc avec impatience le brief météo donné aux équipes avant le départ, pour réussir à se projeter. Route nord, route sud ? "Je suis partagé", reconnaît l'ingénieur de 27 ans. "Une route nord, ce serait une route rapide où il y aurait vraiment du dépassement de soi parce qu'il y aurait beaucoup de vent, beaucoup de mer. Et la route sud, c'est une route plus belle, où il fait tout de suite beau avec des vents portants."

Je suis partagé entre le moi qui veut faire la partie cool, et le moi qui veut quand même vivre la chose pleinement, se dépasser. Je ne sais pas trop ce que je préfère !

Victor Jost

Réponse dans les prochains jours. En attendant, Victor Jost se concentre sur ses objectifs : finir la course, satisfaire les gens qui l'entourent et surtout, prendre du plaisir. "C'est ma première transatlantique en solitaire, j'ai un bateau d'ancienne génération, donc je ne mets pas la performance en premier", reconnaît le Réunionnais qui veut aussi "mettre en valeur" son île. "La Réunion n'est quasiment jamais présente dans les courses au large", regrette-t-il. Lui qui n'était "pas du tout prédestiné" à en faire, veut maintenant montrer que "tout est possible". Provoquer "le petit tilt dans la tête qui donne envie de se lancer, peu importe le projet".

Ne reste plus à Victor Jost qu'à emmener son message, direction la Guadeloupe. Avec, dans ses bagages, un pot de piment la pâte, évidemment. Le meilleur des carburants pour cette transat péi en solitaire.