Saint-Martin: dix jours après le passage d'Irma, le chantier de la reconstruction

Les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy dévastées par l'ouragan Irma il y a dix jours tentent de panser leurs plaies, avec l'arrivée de renforts militaires et une crainte sanitaire autour de l'eau. 
Dix jours après le passage de l'ouragan Irma à Saint-Barthélémy et Saint-Martin, l'aide humanitaire d'urgence continue de se déployer et le chantier de la reconstruction se poursuit. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin a annoncé jeudi qu'elle y retournerait d'ici à six semaines.

Pour renforcer les secours, un A310 a décollé jeudi de l'Hexagone, "avec à son bord un détachement français et un détachement néerlandais", selon le porte-parole du chef d'état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger. "Plus de 500 militaires sont déployés sur Saint-Martin. Ils seront 600 ce soir et 1.300 quand on y ajoute les effectifs de la Marine nationale", a-t-il précisé, évoquant "une centaine de liaisons" réalisées avec les deux îles "en une semaine".

Le navire BPC Tonnerre avec 1000 tonnes de matériel

Le BPC Tonnerre, un bâtiment de la Marine nationale, a appareillé mercredi pour déployer "des capacités de reconstruction d'urgence", notamment 116 véhicules et 1.000 tonnes de matériel. Des jeunes du Service militaire adapté (dispositif d'insertion et de formation des jeunes d'outre-mer) de Guadeloupe et Martinique ont été envoyés jeudi en renfort pour "l'ouverture de routes, la distribution des produits de premières nécessités et le déblaiement de l'usine de désalinisation".

La crainte d'un risque sanitaire 

L'heure est désormais aux précautions sanitaires pour éviter la propagation des maladies. Des recommandations ont été communiquées par la préfecture concernant notamment l'eau courante, qui "n'est plus potable". "L'hôpital est largement préparé à des maladies tropicales ou liées à la consommation d'eau non potable", avait assuré mardi la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Emmanuel Macron a promis la reprise de la distribution d'eau potable "à partir du 20 (septembre)", mais en "quantité moins importante" qu'avant l'ouragan, et la reprise de l'électricité "d'ici la fin de semaine dans tous les points sensibles".

"À Saint-Barthélemy, la production d'eau a repris, elle est évaluée à environ 800m3 par jour, à Saint-Martin, elle devrait intervenir dans le milieu de la semaine prochaine", a indiqué dans un communiqué jeudi soir, la préfecture de Guadeloupe qui annonce "l'arrivée vendredi d'une usine mobile de désalinisation".


Le réseau routier désormais praticable

Concernant l'électricité, sur Saint-Martin, "le tiers des clients est réalimenté (5300 sur 16.000), tout comme 24 sites sur les 34 que compte l'île (hôpital, aéroport, gendarmerie, usine d'eau, station de pompage, port...)", toujours de même source. Si les télécommunications "restent difficiles", le réseau routier est "désormais praticable". Sur Saint-Martin, "deux stations d'essences sont ouvertes" et "deux hypermarchés, un à Saint-Martin et un à Saint-Barthélémy ont rouvert leurs portes".

Retour progressif du réseau mobile 

L'opérateur Orange progresse dans le rétablissement de son réseau mobile sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy et espère un retour à la normale avant la fin octobre."Nous avons un troisième émetteur ouvert sur Saint-Martin, qui permet désormais de couvrir environ 60% de la population d'avant l'ouragan. Sur Saint-Barthélemy, nous avons quatre émetteurs actifs, dont ceux de Gustavia et de l'aéroport", a détaillé le directeur d'Orange Caraïbes, Vincent Poujol. 

Un retour à la normale à Toussaint pour les écoles 

Des classes d'école ouvriront aussi "dès la semaine prochaine" dans des "tentes gonflables", avant un retour à la normale "d'ici la Toussaint". A Saint-Barthélemy mercredi, le chef de l'Etat a annoncé un mécanisme d'aide financière d'urgence "d'ici lundi prochain" pour les sinistrés "qui ont tout perdu", et les salariés au chômage technique. Des numéros "dédiés" ont été mis en place jeudi pour les accompagner.

Des avions supplémentaires entre la Guadeloupe et la métropole 

Pour accélérer les évacuations des nombreux sinistrés souhaitant partir, "des avions supplémentaires sont affrétés entre la Guadeloupe et la métropole, avec mille places en plus d'ici la fin de semaine, à des prix tenus à 250 euros, j'y tiens", a aussi indiqué le président. 3000 forces de l'ordre seront également mobilisées "d'ici la fin de la semaine" pour assurer le maintien de l'ordre.Le couvre-feu nocturne sur l'île est prolongé jusqu'au 21 septembre.