A Saint-Martin, tous les élèves attendus à l'école lundi

Deux mois après l'ouragan Irma qui a ravagé Saint-Martin, la totalité des élèves de la partie française de l'île devraient retourner à l'école à partir de lundi, notamment grace à un système de rotation que va venir constater sur place Edouard Philippe.
Le Premier ministre avait promis de venir se rendre compte sur place du retour des élèves à l'école.  Accompagné notamment du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, il est attendu dimanche à Saint-Martin pour assister le lendemain à la rentrée, après les vacances de la Toussaint.

Au total, selon le gouvernement, 18 établissements scolaires sur 21 (16 écoles et 5 lycées-collèges) ont été plus ou moins fortement détériorés par l'ouragan et ses vents à plus de 350 km/h, qui ont dévasté l'île le jour de la rentrée de septembre. Depuis, il a fallu reconstruire, réparer, improviser... La rentrée s'est faite de manière progressive. Un quart des élèves a pu retourner à l'école trois semaines après Irma, d'autres écoles ont rouvert peu à peu.

100% des élèves inscrits et présents dans l'île pourront être scolarisés

Le 23 octobre, c'est le lycée professionnel qui a enfin pu redémarrer. Les 810 élèves ont effectué leur rentrée, en section gestion, administration, cuisine, électricité, mécanique auto et bateau. Lundi, "100% des élèves inscrits et présents dans l'île pourront être scolarisés", assure Michel Sanz, inspecteur d'académie et directeur académique adjoint de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.

"C'était nécessaire. Il n'était pas possible d'avoir encore des enfants à la rue", souligne le délégué interministériel chargé de la reconstruction de Saint-Barth et Saint-Martin, Philippe Gustin. Avant les vacances, selon le service de l'éducation, 3.676 élèves, sur les 6.089 inscrits avant Irma, avaient déjà repris le chemin de l'école à Saint-Martin.

Selon Michel Sanz, 10 à 15% des élèves sont partis du territoire "notamment en Guadeloupe et en (métropole). Pour ceux qui sont en Guadeloupe, nous avons une vision assez claire de leur situation et de leur lieu d'affectation". Dans l'hexagone, plusieurs familles réfugiées se sont plaintes d'avoir été abandonnées dans des hôtels. Elles ont finalement été relogées "dans un centre d'hébergement unique" où les enfants devaient être scolarisés.


Six écoles et un collège ne rouvriront pas dans l'immédiat

A Saint-Martin, la situation et l'état des bâtiments ne permet toujours pas à tous les établissements d'accueillir les élèves. Sur les 21 établissements scolaires, 6 écoles primaires ou maternelles et un collège ne rouvriront pas dans l'immédiat. Un "plan d'action" a donc été imaginé, avec un système de rotation.

"C'est le principe de deux écoles en une. De 7H00 à midi, l'établissement recevra ses élèves et ses professeurs. Et de 12h30 à 17h30, ce sont les enfants et les enseignants d'un établissement voisin sinistré qui seront sur les lieux. Et ce, cinq jours par semaine", explique M. Sanz. Le collège de Soualiga (nord) avec ses 640 élèves est concerné. A partir de lundi, l'entité pédagogique du collège sera hébergée dans les locaux de la cité scolaire située à la Savane, où un lycée et un collège cohabitent déjà. Les deux collèges devront donc se partager locaux et tranches horaires.

Modification du calendrier des prochaines vacances scolaires

Toujours selon l'inspecteur d'académie, un enseignement "normal", toutes matières confondues, sera dispensé. La volonté est de rattraper peu à peu le retard. "Il faudra vraisemblablement (...) modifier le calendrier des prochaines vacances scolaires afin de les raccourcir, notamment pour les élèves de Terminale", indique le directeur académique adjoint. "Ce sera une année particulière et il faudra faire confiance aux équipes pédagogiques". Mais les examens de fin d'année scolaire devraient se dérouler dans les conditions normales et aux dates prévues, assure-t-il. Aucun chiffre n'a filtré sur le nombre de professeurs ayant repris du service. Sauf situations particulières, tous les enseignants que comptait l'île sont attendus lundi "Beaucoup d'enseignants sont partis après l'ouragan, mais beaucoup sont rentrés", explique Philippe Gustin, sans compter "pas mal de candidatures spontanées d'enseignants prêts à venir".