La vidéo fait beaucoup réagir sur internet. Le 30 décembre, un appareil d’Air Saint-Pierre effectue un aller-retour à Halifax au Canada par une météo capricieuse. Les images du décollage et de l’atterrissage sont impressionnantes. Pour les pilotes de la compagnie, "c'est la routine".
Dans la matinée du vendredi 30 décembre, l’ATR 42-500 d’Air Saint-Pierre décolle pour Halifax, en Nouvelle-Écosse. Un vent de travers de 80 km/h, avec des rafales à près de 100 km/h souffle sur la piste de l’aéroport Pointe-Blanche.
Au moment du décollage, l'avion semble avancer de travers : son nez pointe dans une direction différente de celle empruntée par l’appareil. C’est un vol "en crabe" qui permet de compenser un vent qui vient de côté. Les images de l’atterrissage, au retour de l’appareil à 16h30, sont tout aussi saisissantes.
Regardez la vidéo réalisée par Claude Daguerre à l'aéroport Pointe-Blanche :
Ce 30 décembre, une dépression touche Saint-Pierre et Miquelon. Une vigilance jaune pour vents violents avec des rafales jusqu’à 110 km/h a même été établie la veille par Météo France. Ces conditions difficiles, les pilotes d’Air Saint-Pierre y sont habitués. "Ce ne sont pas des conditions extrêmes, confie Benoît Olano, pilote et président d’Air Saint-Pierre. Nous sommes habitués à pire." Malgré la météo, l’appareil d’Air Saint-Pierre décolle sans encombre.
Mais la compagnie saint-pierraise est habituée à des conditions extrêmes : vents forts, tempêtes de neige, brouillard épais. Et la loi oblige les pilotes à maintenir leurs compétences. Chaque année, ils suivent donc une formation sur l’appareil à Saint-Pierre et une autre sur simulateur de vol en métropole.
En 2013, Martin Baumer avait rencontré l’équipe de pilotes de l’ATR 42 d’Air Saint-Pierre au centre de formation aéronautique à Morlaix, ICARE, où ils avaient bénéficié d’un simulateur qui reproduit avec précisions les conditions de l’archipel et notamment les aléas d’une météo capricieuse : vent, brume, pluie, neige. Cliquez ici pour réécouter le reportage.
Autre difficulté fréquente à Saint-Pierre et Miquelon : une mauvaise visibilité. La brume et le brouillard imposent parfois un atterrissage aux instruments. L’ATR 42 d’Air Saint-Pierre est classé en catégorie II : il permet un atterrissage avec une visibilité de seulement 300 m, indispensable dans la région.
Depuis 2015, les contrôleurs aériens supervisent le trafic sur un écran tactile et non plus sur papier. La tour de contrôle de l’aéroport a été raccordée au système canadien qui utilise la technologie des "strips électroniques", afin de rendre la gestion du trafic aérien dans la zone plus facile et plus rapide.
Aéroport de Saint-Pierre Pointe-Blanche
L’aéroport Pointe-Blanche a été mis en service en septembre 1999. Il comporte une piste de 1 800 mètres qui peut accueillir des Airbus A320 et des Boeing 737. Seule compagnie de l’archipel, Air Saint-Pierre a dans sa flotte un ATR 42-500 et un Cessna F406.
Chaque année, l'aéroport accueille environ 26 000 passagers pour des vols depuis et vers Miquelon, Halifax, Saint-Jean et Montréal. La seule destination de Saint-Jean rassemble 10 000 passagers par an.