À quand le magistrat de liaison pour lutter contre le narcobanditisme à Sainte-Lucie ? Selon nos confrères de l'AFP, cette nomination devrait intervenir d'ici à la fin de l'année. En décembre 2023, deux postes de magistrats de liaison ont été créés par le ministère de la Justice, à Dubaï et à Sainte-Lucie, comme l'avait annoncé le procureur de Marseille, Nicolas Bessone.
Ce vendredi, le magistrat Philippe Salomon, a pris ses fonctions à Dubaï, selon la Chancellerie. Alors que le procureur avait indiqué une nomination "imminente", sans pour autant donner de date précise, nos confrères mentionnent une affectation d'ici à la fin de l'année pour le magistrat de Sainte-Lucie. Lors de la première journée dédiée à la justice en Outre-mer, organisée par la Chancellerie fin mars, le garde des Sceaux avait indiqué une prise de fonction en septembre, sur l'île située au sud de la Martinique.
" Chercher les commanditaires"
Ces deux postes ont vocation à renforcer la coopération judiciaire internationale, dans la lutte contre le narcobanditisme, afin "d'aller chercher les commanditaires et les têtes de réseaux où ils se trouvent", avait souligné le procureur de Marseille. Dans ce cadre, le magistrat affecté à Sainte-Lucie devrait "avoir pour charge les îles des Caraïbes", avait précisé Nicolas Bessone,"pour les entrées de drogue et notamment de cocaïne". Le 25 avril, 1,8 tonne de cocaïne a été saisi au port de commerce de Dégrad Des Cannes en Guyane.
"Il convient d'investir les zones principales d'exportation de stupéfiants, ainsi que les territoires où les commanditaires s'abritent et où ils blanchissent le produit de leurs trafics", avait expliqué le 9 avril le garde des Sceaux devant la commission d'enquête sénatoriale sur l'impact du narcotrafic en France.
Lutte contre la criminalité organisée
Cette nomination s'inscrit dans la continuité des annonces du ministre de la Justice dédiées à la lutte contre la criminalité organisée, et du déroulement des opérations "Place nette". Dans un entretien accordé au journal la Tribune Dimanche, Eric Dupond-Moretti a déclaré, ce dimanche, son ambition de créer un parquet national dédié à la lutte contre la criminalité organisée.
Le garde des Sceaux entend également proposer un "véritable statut de repenti" pour lutter contre la mafia. Un repenti qui décide de collaborer avec la justice, en livrant " des déclarations sincères, complètes et déterminantes pour démanteler des réseaux criminels", pourra voir sa peine réduite et un changement d'état civil lui sera proposé pour assurer sa protection.
Le ministère prévoit aussi d'établir dans le Code pénal un crime "d'associations de malfaiteurs en bande organisée", qui serait passible de 20 ans de réclusion. Aujourd'hui, ceux qui importent "de la cocaïne de Colombie" risquent moitié moins, pour "association de malfaiteurs", fait valoir le ministre.