Tout a commencé le 8 novembre 2021, quand Honokea est évacué aux urgences de Taaone : “les médecins ont cherché exactement ce qu’il avait et au dernier bilan, il avait une maladie du RAA”, nous raconte Vaiana, sa maman. “Chez nous, à Tahiti, la maladie du RAA, c’est le rhumatisme articulaire aigü."
A ce moment-là, Vaiana Ariipeu sait que son fils sera évasané vers l’Hexagone pour une intervention chirurgicale. Mais les médecins décident d’abord de le soigner sur place. Six semaines plus tard, l’état de santé d’Honokea n’a cependant pas évolué. Le départ du garçon de cinq ans et de sa mère est donc programmé.
Vaiana et son fils sont admis à l’hôpital à Paris le 20 janvier, mais dès le 21, la maman se retrouve livrée à elle-même, sans obtenir de réponses à ses questions : quand l’intervention chirurgicale aura-t-elle lieu ? Quel est le diagnostic précis de son fils?
A cette époque, Vaiana pense rester six semaines avec son fils dans l’Hexagone. Mais leur séjour va se prolonger. La maman finit par obtenir une date d’intervention -le 10 mars-, mais lors du bilan pré-opératoire, l’affaire se complique : des soins dentaires sont nécessaires avant l’intervention.
Soins dentaires préventifs
Le chirurgien-dentiste qui suit Honokea, explique : “voir les enfants en attente d’intervention cardiaque pour faire un bilan pré-opératoire, c’est quelque chose qu’on fait assez régulièrement ici à Necker (...). Honokea avait reçu quelques soins [dentaires] chez lui, mais il avait un foyer infectieux qu’il fallait supprimer et des caries qu’il fallait traiter". Le docteur Djender poursuit : “les germes qu’on retrouve dans la cavité buccale peuvent se greffer sur le cœur et [elles auraient pu] provoquer une infection cardiaque (...) grave pour lui.”
Rien ne se passe comme prévu
Pour cause de soins dentaires, l’opération est donc repoussée. Pour Vaiana, c’est une période dure à vivre. Elle se rappelle : “entre ce qui avait été dit à Tahiti - c'était un départ de six semaines !- et notre arrivée ici, rien ne s’est passé comme prévu, c’était très difficile pour moi de subir tout ça.”
Il faut attendre le 23 mars pour que Vaiana soit enfin fixée : profitant d’un rendez-vous chez le cardiologue, elle demande au médecin le nom de la maladie de son fils. Le verdict tombe, c’est une endocardite. “Chez nous, on dit 'c’est le RAA' alors qu’ici, ça n’existe pas”. Voilà en tout cas Vaiana rassurée : son fils va certes subir une chirurgie, mais pas question de lui poser un pacemaker ou autre.
Patience et acceptation
Depuis, Vaiana a repris confiance, déterminée à remonter la pente et à faire le maximum pour le bien-être de son fils. Elle confie : “ce n’est pas parce qu’Honokea est malade qu’il doit vivre cette maladie.” Sur ce point là, le pari est relevé : Honokea se porte bien. “Il se sent de mieux en mieux, et ne se sent pas du tout malade, il vit au jour le jour, comme un enfant de son âge”, raconte, soulagée, Vaiana.
A Paris, la mère et son fils ont également pu compter sur le soutien du Papou, le parrain du garçon. Teraitua Tauihara a lui aussi fait le déplacement car "il était impensable pour lui de rester à Tahiti sachant qu’Honokea se faisait opérer du coeur”. L’intervention aura lieu le 29 avril. Fin mai-début juin, la maman et son fils devraient retrouver le fenua, où les attend la fratrie d'Honokea, restée avec le papa.
♦ En bonus, regardez le reportage d'Outre-mer la 1ère :