Santé : une étude révèle l'utilisation néfaste des pesticides domestiques à La Réunion, en Guadeloupe et en Martinique

L'utilisation des pesticides est trois à quatre fois plus fréquente dans ces trois îles que dans l'Hexagone, révèle une étude ce lundi 28 juin. Des territoires où les précautions d'emploi et d'élimination des produits sont peu respectées.

Une étude conduite par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), publiée ce lundi 28 juin, révèle l'importance de la sensibilisation des populations aux risques que peuvent représenter les pesticides utilisés à domicile. Menée de février à juillet 2015 auprès de 608 ménages en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, l'enquête rapporte qu'on y utilise beaucoup les pesticides et que les prescriptions d'emploi ne sont pas toujours respectées.

Des produits périmés désormais interdits 

L'étude Pesti-Home concerne les pesticides disponibles à la vente pour les particuliers, ce qui inclut les produits phytopharmaceutiques utilisés pour protéger les plantes, les produits biocides pour lutter contre les insectes ou les rongeurs et les médicaments antiparasitaires, par exemple contre les poux et les tiques.

Comme en France hexagonale, l'utilisation des pesticides est très répandue en Outre-mer. Les aérosols ou sprays sont les produits les plus fréquemment employés dans les trois îles étudiées, ce qui pourrait s'expliquer par le climat tropical favorisant la prolifération d'insectes. L'utilisation des produits pesticides y est ainsi trois à quatre fois plus fréquente qu'en France hexagonale.

En Guadeloupe et en Martinique, près de 80% des produits non-utilisés et périmés sont jetés à la poubelle au lieu d'être apportés à la déchetterie, contre 60% à la Réunion. Des produits phytopharmaceutiques dont l'achat peut remonter à 10 ans ou plus ont été retrouvés chez les enquêtés. Environ un quart des produits retrouvés chez les ménages de Martinique et de Guadeloupe, et 20% chez ceux de La Réunion, sont désormais interdits à la vente. Un risque pour l'environnement, mais aussi pour la santé : certains pesticides sont reconnus comme des cancérogènes probables.

Des précautions d'emploi et d'élimination pas assez respectées

Selon l'étude, les précautions et recommandations d'emploi des produits ne sont pas toujours lues ou respectées. Ainsi, l'Anses rappelle les recommandations d'utilisation des pesticides : 

  • Lire les précautions d'emploi et les respecter (aération de la pièce, port de gants, respect de la dose recommandée, etc.).
  • Déposer en déchetterie les produits stockés depuis longtemps et contenant des substances interdites.
  • Respecter les conditions de conservation et d'utilisation des produits.

L'Anses "invite les particuliers à éliminer les points d'eau stagnante qui constituent des lieux de ponte" des insectes et recommande aux fabricants de fournir aux consommateurs une information plus lisible et claire de la composition des produits pesticides.

Les résultats de l'étude de l'Anses sur l'utilisation des pesticides à domicile concernant le territoire hexagonal ont été publiés fin 2019.