Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2022, un cri vient rompre le silence d'une résidence de Vaulx-en-Velin, en région lyonnaise (Rhône). Dans son appartement, Marie-Reine Hoarau s'écroule. Son mari, qui lui a donné plusieurs coups de couteaux, s'enfuit. La Réunionnaise décède, laissant derrière elle cinq enfants orphelins.
Trois ans après ce terrible féminicide, le procès de Jean-Louis C. s'ouvre ce vendredi 28 mars devant la cour d'assises du Rhône, à Lyon, et doit durer jusqu'à lundi. L'homme, âgé de 39 ans au moment du meurtre, s'était rendu au commissariat juste après avoir fui. Il avait alors reconnu les faits.
"Elle avait peur"
Marie-Reine, assassinée à l'âge de 36 ans, a grandi à Saint-Paul, sur l'île de La Réunion. Elle était en couple avec Jean-Louis depuis une vingtaine d'années. Installé à Vaulx-en-Velin, dans l'Hexagone, le couple a eu cinq enfants.
La nuit du meurtre, trois d'entre eux, âgés de 4, 10 et 12 ans, étaient au domicile familial. C'est le fils de 12 ans qui a appelé les secours. Les deux autres, de 18 et 21 ans, n'étaient pas là au moment du drame.
Devant les enquêteurs, le père de famille a déclaré que Marie-Reine avait demandé le divorce, selon France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Marie Hoarau, la sœur de la victime, avait laissé éclater sa colère lors d'une marche blanche organisée à Vaulx-en-Velin quelques jours après le féminicide. "Elle a appelé à l'aide plusieurs fois et elle n'a pas été entendue. On est très en colère, car elle avait peur, il l'avait menacée", racontait-elle.
Émue par la nouvelle du décès de la Réunionnaise, la commune de Saint-Paul, à La Réunion, avait elle aussi organisé une marche blanche en son honneur le 4 juin 2022. "Nous sommes réunis pour faire arrêter ces massacres contre les femmes, c’est dur pour toute la famille en ce moment", assurait alors Suzette, une de ses tantes.
Le procès de Jean-Louis C., placé en détention provisoire, doit durer deux jours. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.