Sargasses: des moyens supplémentaires pour accélérer le ramassage ou prévenir leur échouage

La pointe Jean-Claude au Robert en Martinique envahie par les sargasses (juin 2015)
Alors que les sargasses, des algues brunes qui envahissent les rivages et dont l'amoncellement a des conséquences graves sur l'environnement et la santé, se sont déjà échouées en Martinique et en Guadeloupe et menacent Saint-Martin, les autorités mobilisent des moyens supplémentaires.
La préfecture de Martinique a annoncé une rallonge des crédits d'État qui atteignent désormais 3 millions d'euros, destinés à l'acquisition de machines de ramassage et d'équipements de protection individuels pour les équipes sur le terrain dans tous les territoires concernés.

Collecte des algues

Entre 24 et 48 heures après l'échouage des algues, le préfet de Martinique Franck Robine veut qu'elles puissent être collectées avant qu'elles ne se décomposent, pour éviter la production d'hydrogène sulfuré, un gaz incommodant et toxique, a-t-il indiqué vendredi.


Nomination d'un responsable

Il a également annoncé la nomination d'un responsable national qui sera chargé de la rédaction d'un plan national de lutte contre les sargasses, décliné pour chaque territoire et baptisé Plan d'urgence local sargasses (PULSAR).  Des moyens humains supplémentaires seront également déployés avec la venue prochaine d'une mission d'assistance de la Sécurité civile (MASC). Ces hommes viendront appuyer le régiment du Service militaire adapté (RSMA) déjà en action, ainsi que certains volontaires condamnés par la justice à des travaux d'intérêt général.

Survols aériens

Par ailleurs, pour anticiper l'invasion des sargasses, des survols aériens seront effectués à court terme et des images satellitaires seront utilisées pour un repérage à plus long terme. De nombreuses communes de la façade atlantique sont déjà affectées, ainsi que quelques communes de la côte caraïbe. Le maire du Robert, ville du centre atlantique, a décidé de fermer plusieurs établissements scolaires situés à proximité des zones touchées par l'accumulation des sargasses et par l'émanation de l'hydrogène sulfuré.

Financement en hausse

En Guadeloupe, dont l'enveloppe atteint 1,5 million d'euros, les autorités réfléchissent à "un plan de financement pour l'acquisition d'un système d'aspiration des algues avant qu'elle ne s'échouent sur les plages", a indiqué à l'AFP Jean-Michel Jumez, sous-préfet de Guadeloupe en charge de la mission Sargasse.


Peut-être pire qu'en 2015 

Par ailleurs, ce week-end, des équipements seront acheminés "par avion", a -t-on appris des médias locaux. Il s'agit notamment de 260 tenues spécifiques adaptées au ramassage des sargasses, y compris des masques et des appareils de mesures des gaz émis par les algues en décomposition, selon le quotidien France-Antilles. 24 capteurs fixes seront également déployés "pour renforcer le dispositif des mesures des émanations", selon un communiqué de la Région.

Solutions locales

Enfin, l'agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie (Ademe) lance, au plan national, un appel à projet doté d'un million d'euros pour favoriser l'émergence de solutions locales. De même, "le préfet de Guadeloupe a relancé l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) pour travailler sur la valorisation des sargasses", a déclaré M. Jumez.

Facilités fiscales

Côté assurances, si la déclaration de l'état de catastrophe naturelle est toujours refusée en raison d'une législation contraignante, le préfet a annoncé des facilités fiscales pour les entreprises touchées par la présence des sargasses (pêcheurs, compagnies maritimes, etc..). Une réunion au plan national se tiendra avec les assureurs pour envisager les possibilités d'indemnisations.

Saint-Martin

A Saint-Martin, le programme satellitaire révèle que les îles du Nord font face à la menace d'un échouage massif, prévu pour les jours à venir.
"Nous avons été plus ou moins épargnés pour le moment par rapport à la Martinique ou la Guadeloupe", a indiqué Daniel Gibbs, le président de la Collectivité de Saint-Martin, "mais les algues arrivent par vagues, comme en 2015, ce sera peut être pire. Alors il faut mettre en place un dispositif pour préserver la santé et la beauté de l'île".