Une plainte pour mise en danger d'autrui a été déposée jeudi à Paris afin de dénoncer les "insuffisances criantes" de l'État "face à l'envahissement des côtes antillaises par les sargasses", des algues brunes nauséabondes et toxiques, a annoncé un collectif guadeloupéen dans un communiqué.
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Cette action judiciaire est lancée alors qu'Emmanuel Macron en visite aux Antilles. Un déplacement au cours duquel il doit aborder la question de ces algues, ainsi que celle de la pollution au chlordécone, un pesticide dangereux utilisé pour lutter contre le charançon du bananier.
"Nous sommes prêts à enlever notre plainte", explique Patrick Karam, si "le gouvernement reconnaît son erreur". "Je veux que le président de la République le dise". "S'il le faisait nous enlèverons notre plainte pénale et nous travaillerons étroitement avec le gouvernement", ajoute le vice-président LR d'Île-de-France.
Depuis février, ces algues brunes, dont l'origine reste incertaine, s'amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements.
L'ex-ministre de l'Écologie Nicolas Hulot et sa collègue chargée des Outre-mer Annick Girardin avaient annoncé en juin un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour lutter contre cette invasion, lors d'une visite critiquée pour son caractère tardif. Par ailleurs, l'action de l'État "est singulièrement insuffisante car les sargasses continuent jour après jour à asphyxier les Antilles, à porter atteinte à la santé des populations et à engendrer des pertes économiques importantes", estime Me Benaiem.
"Alors que les collectivités locales, sans moyens, ne peuvent plus faire face à cette situation, le gouvernement refuse de prendre intégralement à sa charge le coût du ramassage des algues et a refusé d'instituer un fonds spécifique consacré à l'indemnisation des particuliers, des collectivités et des professionnels", poursuit-il. Pourtant, la santé publique relève du "champ de compétence exclusif" de l'État, observe le collectif.
Une plainte pour mise en danger d'autrui a été déposée jeudi à Paris afin de dénoncer les "insuffisances criantes" de l'État "face à l'envahissement des côtes antillaises par les #sargasses", des algues brunes nauséabondes et toxiques, a annoncé un collectif #guadeloupéen
— Alain ROSALIE (@AlainROSALIE) 27 septembre 2018
Collectif contre l'empoisonnement par les sargasses
La plainte, visant l'État, a été déposée auprès du procureur de la République par le "Collectif contre l'empoisonnement par les sargasses", présidé par un ancien délégué interministériel à l'outre-mer. Patrick Karam, actuellement vice-président LR d'Île-de-France explique sa démarche au micro de Célia Cléry à radio Outre-mer 1ère.Plainte Sargasses
"Nous sommes prêts à enlever notre plainte", explique Patrick Karam, si "le gouvernement reconnaît son erreur". "Je veux que le président de la République le dise". "S'il le faisait nous enlèverons notre plainte pénale et nous travaillerons étroitement avec le gouvernement", ajoute le vice-président LR d'Île-de-France.
Procédure longue
Patrick Karam s'attend à une procédure longue. "Ca prendra du temps mais c'est une alerte" explique-t-il encore à Célia Cléry :Plainte Sargasses
Depuis février, ces algues brunes, dont l'origine reste incertaine, s'amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements.
Prise en charge tardive, action insuffsante
Début mai, les îles de Guadeloupe (La Désirade, Marie-Galante et les Saintes) avaient été partiellement coupées du monde par des algues trop nombreuses à l'entrée du port, bloquant les hélices des bateaux. Selon Me Bernard Benaiem, avocat du collectif, "la prise en charge du problème par l'actuel gouvernement a été tardive".L'ex-ministre de l'Écologie Nicolas Hulot et sa collègue chargée des Outre-mer Annick Girardin avaient annoncé en juin un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour lutter contre cette invasion, lors d'une visite critiquée pour son caractère tardif. Par ailleurs, l'action de l'État "est singulièrement insuffisante car les sargasses continuent jour après jour à asphyxier les Antilles, à porter atteinte à la santé des populations et à engendrer des pertes économiques importantes", estime Me Benaiem.
"Alors que les collectivités locales, sans moyens, ne peuvent plus faire face à cette situation, le gouvernement refuse de prendre intégralement à sa charge le coût du ramassage des algues et a refusé d'instituer un fonds spécifique consacré à l'indemnisation des particuliers, des collectivités et des professionnels", poursuit-il. Pourtant, la santé publique relève du "champ de compétence exclusif" de l'État, observe le collectif.