Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, dit vouloir s'il est élu,
"ramener le niveau du chômage outre-mer au niveau de la moyenne nationale en cinq ans", dans un entretien lundi au
groupe France-Antilles.
"Si un département de l'Hexagone connaissait les taux de chômage qui sont ceux des habitants des départements d'outre-mer ce serait l'explosion sociale", souligne l'ancien président de la République, qui veut "faire de la lutte contre le chômage outre-mer une priorité nationale".
Provoquer une véritable révolution économique outre-mer
Pour cela, il entend "provoquer une véritable révolution économique outre-mer", qui passera par "une première mesure simple: zéro charge sociale et un taux d'impôt sur les sociétés à 15%". Pour les entreprises de moins de 11 salariés, et les entreprises exposées à la concurrence hexagonale et dont les secteurs sont listés dans la loi pour le développement économique des Outre-mer, Nicolas Sarkozy propose "de supprimer totalement les charges sociales sur les salaires inférieurs à 2 Smic environ, avec une exonération partielle jusqu'à 2,5 ou 3,5 smic, selon les cas".
Le projet de loi égalité réelle outre-mer "flou" et "très peu opérationnel"
Il propose également "que l'on permette au secteur du tourisme et au nautisme de pouvoir bénéficier d'approvisionnements hors TVA et taxes de douane", pour être compétitifs au niveau régional. Pour l'agriculture, il prévoit "de doubler les crédits" consacrés aux filières traditionnelles "pour les porter progressivement à 80 millions d'euros à la fin de mon mandat", ajoute-t-il. "Je veux donner un coup d'accélérateur à la créations d'emplois dans les petites entreprises et dans les industries locales avec la zone franche renforcée", ajoute-t-il, car "c'est là que se trouvent les emplois de demain en outre-mer".
Interrogé sur le projet de loi égalité réelle outre-mer, en discussion à partir de mardi à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy le juge "flou et "très peu opérationnel", et se dit "pas dupe du calendrier retenu", à quelques mois de la présidentielle.
Lorsque l'on est Français ou qu'on le devient, on reçoit une identité, une culture, des valeurs en partage
Enfin, revenant sur ses propos sur les "Gaulois", il explique: "j'ai souhaité rappeler que lorsque l'on est Français ou qu'on le devient, on reçoit dans le même temps une identité, une culture, des valeurs en partage qui sont héritées d'un passé qui vient de loin et qui ne sont pas négociables". "Cette mythologie nationale commence avec les Gaulois, mais elle n'oublie pas pour autant les crimes de la période coloniale, l'honneur de la haute fonction publique sauvé par Félix Eboué en 1940, la lumineuse pensée de Césaire ou la superbe poésie de Prosper Eve. Tout cela a construit et façonné l'identité française", explique-t-il.