Scandale sexuel en Haïti : démission de la directrice adjointe d'Oxfam

La directrice générale adjointe de l'ONG Oxfam, dans la tourmente en raison d'un scandale sexuel impliquant des responsables de l'organisation en Haïti en 2011, a démissionné lundi.
Exprimant sa "tristesse" et sa "honte", à propos de "la conduite d'employés au Tchad et à Haïti (...) incluant le recours à des prostituées", Penny Lawrence a annoncé sa démission de ses fonctions dans un communiqué, assurant "assumer l'entière responsabilité". Elle explique que les comportements inappropriés "du directeur pays officiant au Tchad et de son équipe" avaient été "signalés avant qu'il ne se rende en Haïti". "Nous n'y avons pas répondu de manière adéquate", reconnait-elle.

Selon une enquête du Times publiée vendredi, des groupes de jeunes prostituées étaient invités dans des maisons et des hôtels payés par Oxfam en Haïti. Une source citée par le quotidien dit avoir vu une vidéo d'une orgie avec des prostituées portant des T-shirts d'Oxfam.

Une enquête interne

Oxfam, confédération d'organisations humanitaires basée en Grande-Bretagne, a assuré avoir lancé immédiatement, en 2011, une enquête interne. Quatre employés ont été licenciés et trois autres ont démissionné avant la fin de cette enquête, a assuré l'ONG. L'annonce de la démission de Penny Lawrence intervient après un entretien de la secrétaire d'Etat britannique du Développement international, Penny Mordaunt, avec des responsables de l'ONG. Son ministère a déjà indiqué qu'il "réexaminait" son travail avec Oxfam. Oxfam reçoit "moins de 10% de son financement total" du département britannique chargé du développement international, avait indiqué samedi son PDG, espérant continuer à travailler avec le gouvernement.

Des excuses et des mesures

Dès dimanche, la nouvelle présidente du conseil d'administration d'Oxfam, Caroline Thomson, avait présenté ses excuses et annoncé un ensemble de mesures visant à renforcer la prévention et le traitement des affaires d'abus sexuels. "Nous continuerons de nous attaquer aux problèmes culturels sous-jacents qui ont permis ce comportement", avait-t-elle assuré dans un communiqué, ajoutant que Oxfam a "maintenant une culture d'ouverture et de transparence et  nous tirons les leçons des événements de 2011".