Des pluies tardives et des ressources en eau douce trop maigre : l'eau manque à Mayotte. Des restrictions sont imposées, mais elles ne suffisent pas. Les professionnels du tourisme sont en souffrance.
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A Mayotte, les ressources en eau douce se raréfient de manière alarmante ces dernières semaines et une partie du territoire n'a désormais accès à l'eau domestique qu'un jour sur trois.
Réunis en crise pour la cinquième fois depuis début décembre, les acteurs de l'eau et la préfecture ont décidé mercredi de maintenir ce dispositif qui devrait perdurer jusqu'à l'arrivée de la saison des pluies, prévue fin janvier.
L'essentiel (79%) de l'alimentation en eau potable du département provient de deux retenues collinaires, l'une située à Dzoumogné (nord) et l'autre à Combani (centre). Or, il manque "entre un quart et la moitié des pluies" pour la saison, affirme Bertrand Laviec, délégué départemental de Météo-France, et la consommation en eau ayant augmenté de 9,7% en 2016, les deux retenues s'épuisent.
Celle de Dzoumogné n'est plus remplie qu'à 28% de sa capacité totale et celle de Combani (qui alimente à 84% les communes du centre et du sud de l'île) qu'à 13,5%, selon le syndicat intercommunal des eaux.
Devant cette pénurie, la préfecture de Mayotte a pris deux arrêtés restreignant les usages de l'eau sur l'ensemble du territoire. Mais la situation s'aggravant, elle a mis en place le 16 décembre des "tours d'eau" dans huit communes du centre et du sud, coupant l'eau domestique à tour de rôle à 65.000 habitants, professionnels compris.
Depuis le 25 décembre, le dispositif a été durci et l'eau est désormais coupée deux jours sur trois dans ces communes, avec des retards constatés par les habitants lors de la remise en eau. Une eau d'ailleurs non potable depuis le début des coupures programmées.
Des points d'eau potable collectifs ont été installés mais devant le gaspillage de la ressource observé par les maires, ces robinets sont désormais fermés la nuit. Or, les températures actuelles avoisinent celles "observées à Lille durant la canicule de 2003", selon Bertrand Laviec.
Les professionnels, invités le 21 décembre à échanger avec la préfecture, pâtissent également des coupures. Les hôteliers et restaurateurs, notamment, font état de difficultés qui grèvent leur activité et, soutenus par le Comité départemental du tourisme, commencent à s'organiser pour demander des compensations financières.
"C'est un véritable souci qui demande une logistique importante", témoigne Marie Coutoux, la directrice du Sakouli, un des grands hôtels du sud. Pour continuer à fonctionner durant les 48 heures de coupure, l'hôtel s'approvisionne aux robinets collectifs et distribue des bouteilles d'eau minérale gratuitement à ses clients.
"Nous sommes dans une situation de crise", a déclaré à l'AFP la directrice de cabinet de la préfecture, Florence Ghilbert-Bezard, et nous "sommes contraints d'appliquer un principe de précaution pour maintenir à tout prix la ressource jusqu'à l'arrivée de la saison des pluies".
Seul projet d'envergure envisagé à long terme, la construction d'une troisième retenue collinaire pour une mise en service prévue fin 2020.
Réunis en crise pour la cinquième fois depuis début décembre, les acteurs de l'eau et la préfecture ont décidé mercredi de maintenir ce dispositif qui devrait perdurer jusqu'à l'arrivée de la saison des pluies, prévue fin janvier.
Mercredi 28 décembre 2016 10ème réunion du comité de suivi de la
— Préfet de Mayotte (@Prefet976) 28 décembre 2016
ressource en eauhttps://t.co/zObTmpnJRg pic.twitter.com/6XD7WdamYs
Manque d'eau
Cette année encore, le 101e département français subit une situation de sécheresse critique due à une saison des pluies tardive et les ressources en eau douce, denrée précieuse sur ce territoire exigu où la pression démographique est forte, viennent à manquer.L'essentiel (79%) de l'alimentation en eau potable du département provient de deux retenues collinaires, l'une située à Dzoumogné (nord) et l'autre à Combani (centre). Or, il manque "entre un quart et la moitié des pluies" pour la saison, affirme Bertrand Laviec, délégué départemental de Météo-France, et la consommation en eau ayant augmenté de 9,7% en 2016, les deux retenues s'épuisent.
Celle de Dzoumogné n'est plus remplie qu'à 28% de sa capacité totale et celle de Combani (qui alimente à 84% les communes du centre et du sud de l'île) qu'à 13,5%, selon le syndicat intercommunal des eaux.
Restrictions au robinet
Devant cette pénurie, la préfecture de Mayotte a pris deux arrêtés restreignant les usages de l'eau sur l'ensemble du territoire. Mais la situation s'aggravant, elle a mis en place le 16 décembre des "tours d'eau" dans huit communes du centre et du sud, coupant l'eau domestique à tour de rôle à 65.000 habitants, professionnels compris.Depuis le 25 décembre, le dispositif a été durci et l'eau est désormais coupée deux jours sur trois dans ces communes, avec des retards constatés par les habitants lors de la remise en eau. Une eau d'ailleurs non potable depuis le début des coupures programmées.
#Sécheresse #Mayotte 2016
— Préfet de Mayotte (@Prefet976) 16 décembre 2016
Mise en place de tours d’eau dans le SUD https://t.co/EY6lFHQIud pic.twitter.com/8EWtXnvQN6
Hôteliers et restaurateurs en difficultés
Des points d'eau potable collectifs ont été installés mais devant le gaspillage de la ressource observé par les maires, ces robinets sont désormais fermés la nuit. Or, les températures actuelles avoisinent celles "observées à Lille durant la canicule de 2003", selon Bertrand Laviec.Les professionnels, invités le 21 décembre à échanger avec la préfecture, pâtissent également des coupures. Les hôteliers et restaurateurs, notamment, font état de difficultés qui grèvent leur activité et, soutenus par le Comité départemental du tourisme, commencent à s'organiser pour demander des compensations financières.
"C'est un véritable souci qui demande une logistique importante", témoigne Marie Coutoux, la directrice du Sakouli, un des grands hôtels du sud. Pour continuer à fonctionner durant les 48 heures de coupure, l'hôtel s'approvisionne aux robinets collectifs et distribue des bouteilles d'eau minérale gratuitement à ses clients.
Principe de précaution
Malgré ces précautions, les annulations affluent. Interrogé par l'AFP, Attoumani Harouna, le vice-président du Comité départemental du tourisme, a affirmé avoir demandé des coupures aménagées pour les professionnels, requête refusée en raison de problèmes techniques, a expliqué la préfecture."Nous sommes dans une situation de crise", a déclaré à l'AFP la directrice de cabinet de la préfecture, Florence Ghilbert-Bezard, et nous "sommes contraints d'appliquer un principe de précaution pour maintenir à tout prix la ressource jusqu'à l'arrivée de la saison des pluies".
Quelles solutions à court terme ?
Des solutions à court terme sont discutées : interpeller les supermarchés sur l'intérêt de commander davantage de bouteilles d'eau minérale, mobiliser les imams pour sensibiliser lors des prières à un usage vertueux de l'eau, installer des contrôles auprès des robinets collectifs pour endiguer le gaspillage, anticiper le problème de la rentrée scolaire et du retour de vacances ainsi que transférer de l'eau du réseau du nord à celui du sud.Seul projet d'envergure envisagé à long terme, la construction d'une troisième retenue collinaire pour une mise en service prévue fin 2020.