Sénatoriales : qui sont les élus des Outre-mer ?

Hémicycle du Sénat, à Paris
171 sièges de sénateurs étaient à pourvoir ce dimanche, dont 14 dans six départements et collectivités d'Outre-mer concernés par le scrutin. Ils ont été élus ou réélus pour 6 ans au Palais du Luxembourg.
À Saint-Pierre et Miquelon, la Martinique, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie qui élisaient un ou deux sénateurs, le vote a lieu au scrutin majoritaire à deux tours. À La Réunion et en Guadeloupe, il a eu lieu à la proportionnelle.

#Guadeloupe

Les élections sénatoriales ont placé la liste socialiste en tête, accordant deux sièges à l'ancien ministre des Outre-mer Victorin Lurel et à sa numéro 2 Victoire Jasmin, tandis que le troisième siège revient au candidat LREM Dominique Théophile.

Victorin Lurel, ancien ministre des Outre-mer.
Victorin Lurel, 66 ans, est l'un des hommes forts de la gauche dans l'île, dont il a été député et président de région. Ministre des Outre-mer entre 2012 et 2014 sous François Hollande, c'est la première fois que l'ancien spécialiste des territoires ultra-marins pour le PS se présentait aux sénatoriales. Il a été député de 2002 à 2017 et président du conseil régional de 2004 à 2015, à l'exception de la période où il était ministre. 


Victoire Jasmin (PS), 61 ans, est première adjointe à la mairie de Morne-à-l'eau et cadre de santé du CHU de Pointe-à-Pitre. Elle était en deuxième position sur la liste de Victorin Lurel, ancien député PS de Guadeloupe et ancien ministre des Outre-mer.
Mère de trois enfants, elle est très investie dans le milieu associatif, et a été notamment plusieurs années à la tête de la Fédération des parents d'élèves de Guadeloupe. Elle est élue dans la commune de Morne-à-l'eau depuis 2008.

Dominique Théophile, 57 ans, élu dimanche sénateur LREM de Guadeloupe, est actuellement vice-président de la région au côté du président Ary Chalus, où il préside la commission santé et sport.
Ancien président du parti guadeloupéen GUSR (Guadeloupe Unie Solidaire et Responsable, DVG), il avait, lors des dernières élections législatives, retiré sa candidature dans la première circonscription au profit de celle d'Olivier Serva, élu ensuite député LREM.


#Martinique

Les grands électeurs de Martinique ont réélu dimanche au second tour des élections sénatoriales, Maurice Antiste (DVG) et ont élu Catherine Conconne (DVG-PPM) qui sera la première femme de Martinique à siéger au Sénat. Classés à gauche, ces deux sénateurs étaient soutenus par "Ensemble pour une Martinique Nouvelle (EPMN)", une alliance de gauche dont est membre le parti progressiste martiniquais (PPM), présidé par le député Serge Letchimy.


Catherine Conconne (DVG-PPM), 54 ans, devient la première Martiniquaise à siéger dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg. Adjointe au maire de Fort-de-France depuis 2001, elle est conseillère communautaire à la CACEM (Communauté d'agglomération du centre de la Martinique). Militante du Parti progressiste martiniquais (PPM), elle a été aussi conseillère générale de Fort-de-France de 2004 à 2010. Et de 2010 à 2015, 1ère vice-présidente du conseil régional de Martinique.

Maurice Antiste est maire du François depuis 1995. Il a été élu conseiller régional en mars 2010. Il a été élu sénateur le 25 septembre 2011 et a abandonné son mandat de conseiller régional. 



#Saint-Pierre et Miquelon

La sénatrice sortante LREM Karine Claireaux a perdu son siège dimanche soir à Saint-Pierre et Miquelon, au profit du président du conseil territorial DVD Stéphane Artano, qui briguait pour la première fois un mandat parlementaire. Engagée dans une triangulaire au premier comme au second tour, Karine Claireaux, maire de Saint-Pierre, faisait face à Stéphane Artano (DVD-Archipel Demain) et au conseiller économique social et environnemental, Yannick Cambray (Cap sur l'avenir, mouvement de la ministre des Outre-mer Annick Girardin), qui est aussi le président des Radicaux de gauche localement. Arrivée en deuxième position avec 31,58% des voix, Karine Claireaux a dénoncé "l'élection de toutes les compromissions".

Stéphane Artano (DVD), 44 ans, est le président du Conseil territorial de ce territoire d'outre-mer de l'Atlantique nord depuis onze ans. C'est la première fois qu'il briguait un mandat de parlementaire. Après des études de droit, il a occupé plusieurs métiers dont celui d'huissier de justice avant d'intégrer le milieu bancaire des îles puis de se lancer en politique en 2002. A 29 ans, il est devenu suppléant du député saint-pierrais Gérard Grignon. A ses côtés, il a lancé le mouvement Archipel Demain, qu'il préside depuis 2005.


#La Réunion

L'union de la droite est arrivée en tête, remportant 3 des 4 sièges : Nassimah Dindar, Jean-Louis Lagourgue et Viviane Malet. Le 4è siège revient à la liste d'union PS-LPA emmenée par Michel Dennemont.

Nassimah Dindar (UDI), présidente du Conseil départemental de La Réunion, fait son entrée au Sénat à 57 ans, à la tête d'une liste d'union de la droite "LR-UDI-Objectif Réunion". Élue conseillère générale de Saint-Denis en 2002, elle accède à la présidence de cette collectivité en 2004. C'est la première femme de confession musulmane à présider un département. Elue vice-présidente de la région en 2015, Nassimah Dindar est enseignante de métier. Elle est mère de deux enfants et grand-mère de deux petits-enfants.

Élu sénateur de La Réunion à 70 ans, Jean-Louis Lagourgue (LR) était en deuxième position sur la liste d'union de la droite "LR-UDI-Objectif Réunion" de Nassimah Dindar. De chargé de mission à directeur, il gravit tous les échelons de la banque qui l'emploie avant de se lancer en politique en 1989 lors des municipales de Sainte-Marie. Conseiller général de Sainte-Marie de 1992 à 1998, il est aussi, depuis 2010, vice-président du conseil régional. Il est père de quatre enfants.


Viviane Malet, 63 ans, est vice-présidente du conseil départemental depuis 2015 et adjointe au maire de Saint-Pierre. Dès 1995, elle est élue conseillère municipale d'opposition à la majorité communiste à Saint-Pierre. Elle a également été conseillère régionale sur la liste menée par Didier Robert, président LR de la Région, de 2010 à 2015. Traductrice commerciale français - espagnol, elle est impliquée dans le milieu associatif en faveur des publics fragiles, est mère d'une fille.


Michel Dennemont était soutenu par La Politique Autrement (LPA- Divers droite) et le PS. Connu pour son franc parler, cet infirmier retraité de 68 ans est maire de la commune rurale des Avirons depuis les municipales anticipées de 1987. Il était entré en politique en 1977, date de son élection au sein du conseil municipal avironnais. Il a été conseiller général de ce village de 1992 à 2015. Michel Dennemont est père de quatre enfants et grand-père de trois petits-enfants.

#Mayotte

Les 486 ont rendu leur verdict au terme des deux tours. Thani Mohamed Soilihi est réélu sénateur de Mayotte. Assani Abdallah est, lui, élu pour la première fois.

Membre du groupe La République en Marche au Sénat, Thani Mohamed Soilihi est secrétaire de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale. Cet avocat de profession est également vice-président de la Délégation sénatoriale aux Outre-mer.

Ancien maire de Mamoudzou, Hassani Abdallah (DVG) tentait pour la troisième fois d'obtenir un siège au Sénat. Membre du parti le MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte), il a été critiqué pour son rapprochement avec l'actuelle majorité municipale de Mamoudzou. Les autres membres du parti avaient demandé le retrait de son investiture aux sénatoriales. Il est actuellement vice-président de l'Interco outre-mer et premier vice-président du conseil représentatif des Français d'outre-mer.

#Nouvelle-Calédonie

La droite a remporté les deux sièges en jeu avec la réélection de Pierre Frogier (LR) et l'élection de Gérard Poadja (Calédonie ensemble, centre droit).

Âgé de 53 ans, Gérard Poadja est un élu de la province nord de l'archipel, engagé de longue date pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Responsable coutumier kanak, il siège sans discontinuer depuis 2009 à l'assemblée de la province nord et au Congrès, sous l'étiquette de Calédonie Ensemble (CE, centre droit).      


Pierre Frogier, sénateur de Nouvelle-Calédonie.
Pour ces sénatoriales, il avait formé "un ticket" avec Pierre Frogier (LR), sénateur sortant également réélu, dans le cadre d'une "Plateforme", conclue en juin entre plusieurs formations de la droite non indépendantiste.