Un rapport sénatorial donne l'alerte sur les conditions d'exercice des activités sportives dans les Outre-mer, entre infrastructures vétustes et licences trop chères pour les jeunes.
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"Terres de champions... mais jusqu'à quand ?" : les outre-mer sont menacés par les baisses des aides publiques dans le sport et il y a "urgence" à rattraper leur retard en équipements, a alerté mardi un rapport sénatorial.
Dix-huit sportifs parmi les 96 médaillés olympiques de Rio-2016 - sports collectifs compris - étaient issus des outre-mer, soit 19%, alors que ces territoires représentent 4% de la population française.
"Si, malgré tous ces freins et un taux d'équipement nettement en retrait bien que variable d'un territoire à l'autre, les outre-mer se montrent encore capables de promouvoir la pratique sportive et de produire des champions, on se prend à rêver des résultats qui pourraient être obtenus par une mise à niveau de l'environnement et des conditions d'exercice des disciplines sportives !", écrivent les sénatrices Catherine Conconne (PS, Martinique), Gisèle Jourda (PS, Aude), Viviane Malet (LR, La Réunion) et Lana Tetuanui (centriste, Polynésie française).
Car derrière les bons chiffres, le "cadre associatif" et l'"encadrement sportif" sont "fragiles et menacés", et les "infrastructures sportives très souvent indigentes ou vétustes", décrivent-elles, dans ce rapport au nom de la délégation sénatoriale aux outre-mer.
Parmi 30 recommandations, les élues appellent notamment à préserver les emplois aidés, "vitaux pour le secteur associatif et sportif en outre-mer", alors que le gouvernement en a réduit le nombre au niveau national.
Dans des territoires où "le coût de la licence est identifié comme un frein souvent important", elles préconisent aussi la généralisation d'aides financières pour les jeunes.
Dans leur rapport intitulé "la jeunesse des outre-mer et le sport", elles rappellent aussi "l'urgence d'un réel rattrapage" pour les équipements sportifs, sur des territoires globalement sous-dotés et où les contraintes géographiques (îles, zones difficiles d'accès et plus exposées aux aléas climatiques) jouent comme autant de freins.
Alors qu'un plan prévoyait fin 2016 des investissements à hauteur de 80 millions d'euros sur quatre ans, "un effort sans précédent" mais dont elles interrogent la pérennité, les sénatrices préconisent un plus grand recours aux structures modulaires et mobiles et un meilleur partage entre les acteurs.
Leur rapport s'interroge aussi sur un haut niveau en "perte de vitesse". "Nous avons constaté que depuis 10 ou 12 ans ces terres de champions étaient nettement moins pourvoyeuses de médailles au niveau international. Aux derniers Jeux olympiques et au dernier Championnat du monde, seuls trois représentants de la Martinique et de la Guadeloupe étaient présents dans les équipes de France (d'athlétisme). Il y a une quinzaine d'années, les outre-mer représentaient environ 50 % de l'effectif", souligne dans le rapport l'entraîneur Guy Ontanon, référent des territoires ultramarins à la Fédération française d'athlétisme.
Les sénatrices relèvent que les fédérations traitent de manière inégale l'outre-mer dans leurs feuilles de route pour le haut niveau et appellent à la nomination de "référents nationaux" dans "chaque grande discipline olympique".
Enfin, les élues estiment que les Jeux oympiques de Paris 2024 doivent aussi être une occasion pour les territoires d'outremer. "Les territoires ultramarins, présents dans l'ensemble des bassins océaniques, pourraient offrir aux pays voisins de leurs zones des structures d'entraînement", dans les mois qui précèdent les JO, estiment-elles.
Dix-huit sportifs parmi les 96 médaillés olympiques de Rio-2016 - sports collectifs compris - étaient issus des outre-mer, soit 19%, alors que ces territoires représentent 4% de la population française.
"Si, malgré tous ces freins et un taux d'équipement nettement en retrait bien que variable d'un territoire à l'autre, les outre-mer se montrent encore capables de promouvoir la pratique sportive et de produire des champions, on se prend à rêver des résultats qui pourraient être obtenus par une mise à niveau de l'environnement et des conditions d'exercice des disciplines sportives !", écrivent les sénatrices Catherine Conconne (PS, Martinique), Gisèle Jourda (PS, Aude), Viviane Malet (LR, La Réunion) et Lana Tetuanui (centriste, Polynésie française).
Tissu associatif fragile
Car derrière les bons chiffres, le "cadre associatif" et l'"encadrement sportif" sont "fragiles et menacés", et les "infrastructures sportives très souvent indigentes ou vétustes", décrivent-elles, dans ce rapport au nom de la délégation sénatoriale aux outre-mer.Parmi 30 recommandations, les élues appellent notamment à préserver les emplois aidés, "vitaux pour le secteur associatif et sportif en outre-mer", alors que le gouvernement en a réduit le nombre au niveau national.
Dans des territoires où "le coût de la licence est identifié comme un frein souvent important", elles préconisent aussi la généralisation d'aides financières pour les jeunes.
"Perte de vitesse" du haut niveau
Dans leur rapport intitulé "la jeunesse des outre-mer et le sport", elles rappellent aussi "l'urgence d'un réel rattrapage" pour les équipements sportifs, sur des territoires globalement sous-dotés et où les contraintes géographiques (îles, zones difficiles d'accès et plus exposées aux aléas climatiques) jouent comme autant de freins.Alors qu'un plan prévoyait fin 2016 des investissements à hauteur de 80 millions d'euros sur quatre ans, "un effort sans précédent" mais dont elles interrogent la pérennité, les sénatrices préconisent un plus grand recours aux structures modulaires et mobiles et un meilleur partage entre les acteurs.
Leur rapport s'interroge aussi sur un haut niveau en "perte de vitesse". "Nous avons constaté que depuis 10 ou 12 ans ces terres de champions étaient nettement moins pourvoyeuses de médailles au niveau international. Aux derniers Jeux olympiques et au dernier Championnat du monde, seuls trois représentants de la Martinique et de la Guadeloupe étaient présents dans les équipes de France (d'athlétisme). Il y a une quinzaine d'années, les outre-mer représentaient environ 50 % de l'effectif", souligne dans le rapport l'entraîneur Guy Ontanon, référent des territoires ultramarins à la Fédération française d'athlétisme.
L'occasion Paris 2024
Les sénatrices relèvent que les fédérations traitent de manière inégale l'outre-mer dans leurs feuilles de route pour le haut niveau et appellent à la nomination de "référents nationaux" dans "chaque grande discipline olympique".Enfin, les élues estiment que les Jeux oympiques de Paris 2024 doivent aussi être une occasion pour les territoires d'outremer. "Les territoires ultramarins, présents dans l'ensemble des bassins océaniques, pourraient offrir aux pays voisins de leurs zones des structures d'entraînement", dans les mois qui précèdent les JO, estiment-elles.