[SERIE] "Ultramarins du métro" 1/3 - Betty Seymour et "les rencontres enchantées" du métro parisien

Sur scène comme dans le métro, Betty Seymour a la pêche. Son but : donner du sourire aux gens
Après quatre années à "faire le plein d'énergie dans le métro", la Guadeloupéenne va sortir son premier album, un hymne à l'amour et aux autres et le début de sa carrière musicale professionnelle. Elle joue aussi dans les maisons de retraite pour redonner le sourire aux "personnes âgées".
On la croise au détour d'un couloir de métro, on tombe sur elle au dernier moment, mais ses mélodies endiablées jaillissent jusque dans les rues du 18e arrondissement de Paris. Betty Seymour, la guitare à la main, fait danser les passants, qu'ils s'arrêtent quelques secondes ou plusieurs minutes. Une femme confie avoir "déjà laissé passer plusieurs rames" pour profiter de la musique de l'artiste originaire des Abymes en Guadeloupe.

Betty vient jouer une à trois fois par semaine place de Clichy, un arrêt de la ligne 2 du métro parisien. "Depuis un an, après trois ans passés à la station Saint-Michel", précise-t-elle. Un lieu de rencontre qui a changé sa vie : c'est ici que des producteurs l'ont repérée. Ces derniers mois, elle a enchaîné les concerts dans les bars de la capitale ; des festivals, de Art Rock à Saint-Brieuc aux Solidays ; ou des premières parties d'artistes reconnus, Magic System en tête.

Pendant 15 ans, Betty a travaillé au Pôle Emploi. En septembre dernier, après avoir longtemps hésité, elle s'est lancée à corps perdu dans sa passion. "La musique était un loisir, c'était dur de me dire que c'était un métier et que j'allais gagner ma vie avec". Aujourd'hui, elle a réussi son pari. 

Betty Seymour joue dans les maisons de retraite pour redonner le sourire aux "personnes âgées". Regardez le reportage de France Ô / La1ère:


Elle apprend la guitare à 29 ans

Betty n'était pas prédestinée à devenir musicienne professionnelle. Adolescente, la guitare offerte à Noël lui sert de "décoration". Puis, pendant des années, elle se consacre à sa passion, la danse. Après le travail, elle donne des cours, crée des chorégraphies pour des comédies musicales. Un jour, la Guadeloupéenne se blesse gravement au genou, un déclic. "On m'a dit que je ne pourrais plus danser comme avant. Il fallait que je trouve quelque chose pour remplacer. J'avais besoin de créer. Je ne sais pas rester sans rien faire", raconte-t-elle.

À 29 ans, Betty fait ses premières gammes sur Tracy Chapman ou "More Than Words" de Extreme. "Je jouais dès que j'avais couché mes deux enfants. C'était mon moment de détente", confie-t-elle. Très vite, la jeune femme progresse et passe l'audition des "Musiciens du métro" organisé par la RATP. "Je voyais les gens qui chantaient dans les rames, ça m'attirait", se souvient-elle. La Guadeloupéenne reçoit une accréditation pour jouer dans le ventre de Paris : son rêve se réalise.

Betty, une "artiste populaire" et proche des gens

Depuis longtemps, Betty est fascinée par le métro, cette cour des miracles "où se mêlent toutes les classes sociales", où elle se sent "véritablement une artiste populaire". Elle aime "les gens, le partage, les sourires", que ses rythmes déclenchent. "Je me sens utile, à créer une atmosphère de joie dans un lieu morose. Ici, je me ressource, je me reconstruis et me confronte à la réalité".

Les passagers pressés s'arrêtent. Entre "Non, je ne regrette rien" d'Edith Piaf revisité en mode reggae et "Comme à la maison", une de ses propres compositions, certains lui confient leurs problèmes, d'autres partagent quelques notes. Betty aime ces autres et ses chansons en sont le reflet. "Elles parlent d'amour, de la mort, de la vie… Ce sont des tableaux de la vie quotidienne". On comprend mieux pourquoi son premier album, bientôt disponible s'appellera : "Identité populaire". Le principal titre : "Smile", sourire en anglais. Évidemment.

Ecoutez une chanson de Betty Seymour :

Betty Seymour, clip officiel "La fille des... par artemedia-television