C’était il y a six ans. Victime d’un AVC, Bruno Coqueran revoit ses priorités. L’ex-basketteur martiniquais devenu coach transforme son métier en art de vivre. À 50 ans, il devient celui qu’il veut être. Il bouge comme il respire.
Un demi-siècle. Ce vendredi 19 juin 2020, le Martiniquais Bruno Coqueran fête ses 50 ans. Julio Iglesias chanterait qu’il n’a pas changé. Et c’est vrai. L’ex-basketteur de l’équipe de France mesure toujours 2 mètres 05. Le même sourire. Joie de vivre affichée. La seule petite nuance est physique. Le gaillard apparaît plus affuté. Non pas qu’il fut jamais gros. Mais sa tonicité musculaire saute aux yeux. Un homme en forme. Heureux. Et qui a déjà eu plusieurs vies.
Le basket tout d’abord. Quatorze ans de professionnalisme de Cholet à Strasbourg en passant par Le Mans. Puis la mode. Dix ans à la tête de sa propre entreprise de prêt-à-porter pour les grandes tailles. Sa troisième vie commence à la mort de la deuxième. Tandis qu’il dépose le bilan de son aventure dans le XXXL, le Martiniquais retourne à l’école. Bruno Coqueran veut se réinventer : "C’était une période de ma vie à la fois compliquée et excitante. Je venais d’avoir quarante ans. Je refermais la page Menkino avec un pincement logique au cœur. Tout en passant mon diplôme de coach sportif. Un nouvel avenir s’ouvrait devant moi. Restait juste à me lancer."
À Cholet dans le Maine-et-Loire, Bruno Coqueran s’occupe aussi bien de sportifs de haut-niveau que du commun des mortels. Et ça lui plaît. Ceux qui viennent suivre ses cours de fitness ont des histoires souvent différentes. Du passionné à celui qui reprend une activité ; celle qui veut perdre du poids ou d'autres encore qui sortent d’une chimiothérapie… "Tous les drames et toutes les joies se retrouvent chez moi" lance Bruno.
Son drame personnel intervient en 2014. Le Martiniquais est victime d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Pas de séquelles heureusement. Juste une semaine d’hôpital à Nantes. Puis deux semaines de repos à la maison. Pour Bruno Coqueran, c’est presqu’une quatrième vie qui commence : "Dans ma famille, beaucoup de gens sont morts d’un AVC. À titre personnel, cet accident m’a permis de donner un sens à ma vie. J’ai enfin compris que bouger était essentiel. C’est mon combat désormais. Je mange différemment bien sûr. Je suis devenu philosophe aussi. Après une telle alerte, on trouve que la vie est belle. Ça donne aussi envie de faire les choses à fond. Il n’y plus de temps à perdre. Maintenant, je pense ce que je vis et je vis ce que je pense."
Les choses qu’il aime ? Bouger, le fitness, les autres, donner, recevoir, partager, transmettre, échanger… Aussi lorsque le confinement est mis en place, Bruno n’hésite pas longtemps. Ses adhérents ne peuvent plus venir dans sa salle ? Le Coqueran va venir à eux. Trois fois par jour, il donne des cours gratuits en ligne via son compte Instagram.
Des cours pour ses adhérents de Cholet et tous les autres aussi : "Ça a été une sacrée aventure. Les gens se connectaient de partout en France. Il y avait entre 50 et 60 personnes à chaque cours. Avec parfois des pics à 80 ! Et les retours étaient très émouvants. Certains m’ont confié avoir fait plus de sport en deux mois qu’ils n’en ont jamais fait de toute leur vie."
Comme le Martiniquais s’exporte bien pendant le confinement, il lance une nouvelle offre pour le déconfinement. Les Choletais continuent à suivre ses cours sur place. Et tous les autres peuvent s’abonner online. Voici Coq Adi. Ou comment faire du sport à distance avec Bruno Coqueran : "Le site est simple et efficace. Pendant les cours, j’essaie de limiter la partie parlée. Les internautes sont avant tout là pour bouger. Mais cela n’en reste pas moins un travail de conscience. Le propre de mon métier, c’est de dire aux gens : faites du sport tout en pensant à ce que vous faites."
Autre conséquence logique du temps qui passe : les deux enfants de Bruno ont grandi. Hugues, l’aîné, 20 ans va reprendre le basket après une grave blessure à la cheville. Et Rachel, 14 ans (déjà 1 mètre 85) intègre un Pôle Handball à Angers. Le papa est bien évidemment content pour eux. Mais sans excès : "C’est leur histoire, leur vie. Pas la mienne. S’ils avaient voulu être musiciens ou astronautes, je n’aurais pas été déçu pour autant. Tant qu’ils vivent tout ça avec passion, c’est ce qui importe."
Pour son demi-siècle, sa tante et son oncle lui ont envoyé son arbre généalogique complet et détaillé. Lecture surprenante : "En 1624, le premier Coqueran partait d’Irlande avec sa femme. Il avait le choix entre la mort ou aller travailler trois ans avec un Français au Carbet en Martinique. Je pense qu’il n’a pas hésité bien longtemps. Et apparemment, il s’est bien plu en Martinique puisqu’il y est resté. Je suis assez fier de mes origines irlandaises. Le métissage, c’est notre vie."
Un métissage en mouvement. Perpétuel. Le philosophe Coqueran aime ça. On vous l’a dit : il bouge comme il respire.
Le basket tout d’abord. Quatorze ans de professionnalisme de Cholet à Strasbourg en passant par Le Mans. Puis la mode. Dix ans à la tête de sa propre entreprise de prêt-à-porter pour les grandes tailles. Sa troisième vie commence à la mort de la deuxième. Tandis qu’il dépose le bilan de son aventure dans le XXXL, le Martiniquais retourne à l’école. Bruno Coqueran veut se réinventer : "C’était une période de ma vie à la fois compliquée et excitante. Je venais d’avoir quarante ans. Je refermais la page Menkino avec un pincement logique au cœur. Tout en passant mon diplôme de coach sportif. Un nouvel avenir s’ouvrait devant moi. Restait juste à me lancer."
"Faire les choses à fond"
À Cholet dans le Maine-et-Loire, Bruno Coqueran s’occupe aussi bien de sportifs de haut-niveau que du commun des mortels. Et ça lui plaît. Ceux qui viennent suivre ses cours de fitness ont des histoires souvent différentes. Du passionné à celui qui reprend une activité ; celle qui veut perdre du poids ou d'autres encore qui sortent d’une chimiothérapie… "Tous les drames et toutes les joies se retrouvent chez moi" lance Bruno.Son drame personnel intervient en 2014. Le Martiniquais est victime d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Pas de séquelles heureusement. Juste une semaine d’hôpital à Nantes. Puis deux semaines de repos à la maison. Pour Bruno Coqueran, c’est presqu’une quatrième vie qui commence : "Dans ma famille, beaucoup de gens sont morts d’un AVC. À titre personnel, cet accident m’a permis de donner un sens à ma vie. J’ai enfin compris que bouger était essentiel. C’est mon combat désormais. Je mange différemment bien sûr. Je suis devenu philosophe aussi. Après une telle alerte, on trouve que la vie est belle. Ça donne aussi envie de faire les choses à fond. Il n’y plus de temps à perdre. Maintenant, je pense ce que je vis et je vis ce que je pense."
Un demi-siècle au compteur
Bruno Coqueran a donc cinquante ans. Le chiffre ne semble pas l’effrayer. Le sage martiniquais a une astuce pour cultiver son équilibre. Il établit des listes. Liste des choses qu’il aime et celles qu’il n’aime pas : "Il faut toujours donner du sens à ce que l’on fait. Je suis heureux de ce que je vis. Je n’ai jamais été aussi en forme qu’aujourd’hui. Je connais tellement bien mon corps. Et pour en revenir à mes listes, je valorise en permanence la liste des choses que j’aime."Les choses qu’il aime ? Bouger, le fitness, les autres, donner, recevoir, partager, transmettre, échanger… Aussi lorsque le confinement est mis en place, Bruno n’hésite pas longtemps. Ses adhérents ne peuvent plus venir dans sa salle ? Le Coqueran va venir à eux. Trois fois par jour, il donne des cours gratuits en ligne via son compte Instagram.
Des cours pour ses adhérents de Cholet et tous les autres aussi : "Ça a été une sacrée aventure. Les gens se connectaient de partout en France. Il y avait entre 50 et 60 personnes à chaque cours. Avec parfois des pics à 80 ! Et les retours étaient très émouvants. Certains m’ont confié avoir fait plus de sport en deux mois qu’ils n’en ont jamais fait de toute leur vie."
Comme le Martiniquais s’exporte bien pendant le confinement, il lance une nouvelle offre pour le déconfinement. Les Choletais continuent à suivre ses cours sur place. Et tous les autres peuvent s’abonner online. Voici Coq Adi. Ou comment faire du sport à distance avec Bruno Coqueran : "Le site est simple et efficace. Pendant les cours, j’essaie de limiter la partie parlée. Les internautes sont avant tout là pour bouger. Mais cela n’en reste pas moins un travail de conscience. Le propre de mon métier, c’est de dire aux gens : faites du sport tout en pensant à ce que vous faites."
Coqueran ou l’éternel recommencement
En 2020, Coqueran le coach a fini par éclipser Coqueran le pivot. En 2020, les nouveaux adhérents ne viennent plus pour être entraînés par une ancienne gloire du basket. "C’est vrai qu’ils connaissent de moins en moins ma vie passée. En plus, je ne parle jamais de basket. J’aime bien l’idée d’avoir été connu en tant que joueur, puis comme modéliste et aujourd’hui comme coach."Autre conséquence logique du temps qui passe : les deux enfants de Bruno ont grandi. Hugues, l’aîné, 20 ans va reprendre le basket après une grave blessure à la cheville. Et Rachel, 14 ans (déjà 1 mètre 85) intègre un Pôle Handball à Angers. Le papa est bien évidemment content pour eux. Mais sans excès : "C’est leur histoire, leur vie. Pas la mienne. S’ils avaient voulu être musiciens ou astronautes, je n’aurais pas été déçu pour autant. Tant qu’ils vivent tout ça avec passion, c’est ce qui importe."
Pour son demi-siècle, sa tante et son oncle lui ont envoyé son arbre généalogique complet et détaillé. Lecture surprenante : "En 1624, le premier Coqueran partait d’Irlande avec sa femme. Il avait le choix entre la mort ou aller travailler trois ans avec un Français au Carbet en Martinique. Je pense qu’il n’a pas hésité bien longtemps. Et apparemment, il s’est bien plu en Martinique puisqu’il y est resté. Je suis assez fier de mes origines irlandaises. Le métissage, c’est notre vie."
Un métissage en mouvement. Perpétuel. Le philosophe Coqueran aime ça. On vous l’a dit : il bouge comme il respire.
Un message du Martiniquais Bruno Coqueran enregistré à la veille de ses cinquante ans !