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Cinéma
Mort dans le film. Court-métrage de Mehdi Darlis. Avec Tuco, Lord Kossity, JoeyStarr... Alors que vient de s’achever la quatrième édition du Cinestar International Film Festival (du 1 au 7 octobre en Guadeloupe), c’est l’occasion de reparler de Tuco. Le rappeur, rôle principal dans Mort dans le film en compétition pendant ce festival, apparait donc cette année, avec sa nouvelle casquette : celle d’acteur. Lui parle du nouveau Tuco. "C’est important de se renouveler. Et moi, je fais partie de ce renouvellement." assène-t-il.Épris de cinéma, Tuco ne s’était jamais donné le temps de se lancer dans cette nouvelle aventure. Le déclic s’est produit, et l’artiste s’est senti prêt "à se mettre en danger, à chercher la nouveauté. Je pense que c’est comme ça que l’on se construit. Et puis, j’aime les émotions." rajoute-t-il. "Quand je me suis vu dans le court-métrage, j’ai versé ma larme."
Il risque d’en verser d’autres car il vient de participer au tournage du film Suprêmes réalisé par Audrey Estrougo, sur les débuts du rap et du groupe NTM. Où Tuco campe le rôle de Réak, un danseur de la compagnie Aktuel Force et de NTM. Enfin, en 2021, on devrait le voir aussi dans des productions de TF1... Bref, il semble marcher sur les traces de son ainé et mentor JoeyStar... Si Tuco a pu effectuer ses premiers pas d’acteur dans La mort dans le film, c’est grâce à Mehdi Darlis, un ami, guadeloupéen comme lui, et aussi son manager. Mehdi s’est formé aux États-Unis, où il a bénéficié d’une bourse pour suivre les cours de réalisation de la New York Film Academy. "Avant, je créais pour moi. Les USA m’ont appris à créer pour l’autre. Pour que l’autre puisse comprendre. Il y a une technique. Ça m’a permis d’atteindre ma cible, tout en restant intègre avec mon propos. En France, ça manque un peu ce côté commercial, et cet objectif de trouver l’histoire et le casting qui vont fonctionner."
C’est dans cet esprit qu’il réalise Mort dans le film, sans moyen, en deux jours de tournage, avec un résultat plus que prometteur. "Je voulais faire un film avec des Antillais où ça parle créole, tout en racontant des histoires humaines. Je ne voulais pas que l’on voit des hommes noirs. Juste un groupe d’amis qui passe une mauvaise journée. Je voulais sortir de cette différenciation, du Blanc contre le Noir, de la police contre les jeunes de cités. Je voulais juste raconter l’histoire d’un jeune qui essaie de se battre pour sa mère, pour ses proches et pour sa fille. Mais compte-tenu de sa condition sociale et de son entourage, l’échec n’est pas loin. Et il faut savoir l’accepter."
Marqué par la mentalité américaine, c’est le message que Mehdi veut faire passer : "il est important d’accepter la défaite pour pouvoir apprendre. J’ai voulu marquer les jeunes de ma génération pour qu’ils comprennent qu’on a une condition en France qui ne nous donne pas droit à l’erreur et qu’il faut qu’on en soit conscient."
Ancien tennisman de haut niveau, Mehdi Darlis découvre le cinéma par hasard. Il suit des études de commerce international et de politiques étrangères à Monaco, où il se morfond. Un jour, une amie lui propose ses billets pour aller au Festival de Cannes. Et c’est le coup de foudre immédiat. "J’avais enfin trouvé le moyen avec lequel raconter mon histoire différente de celles de mes proches." Car à 18 ans, grâce au tennis, le Guadeloupéen avait déjà parcouru le monde entier.
Après le succès de son premier documentaire sur les tennismen noirs (Tsonga, Monfils, etc...), il se décide à prendre des cours. En choisissant et en se payant l’une des meilleures écoles new-yorkaises. Mais grâce à son cursus en business, on lui offre une bourse, pour apprendre la production en plus de la réalisation.
Toujours basé, à New York, le Guadeloupéen oscille ainsi entre la réalisation, la production et le développement commercial.