La moto, c'était une partie de sa vie, une passion parmi tant d'autres. A 31 ans, Raïna Chaussoy était installée à Nouméa en tant que psychologue clinicienne. Nouvelle-Calédonie la 1ère l'avait d'ailleurs rencontrée à l'occasion d'un reportage sur les thérapies qu'elle réalisait avec des chiens :
Fractures métisses
Mais ces derniers mois, elle avait largement consacré son temps à la préparation de sa soutenance de thèse, intitulée "Fractures métissées en contexte post-colonial". D'origine tahitienne, chinoise, installée en Nouvelle-Calédonie, Raïna Chaussoy s'était inspirée de sa propre histoire pour effectuer un travail jugé "brillant et précurseur". Mêlant psychologie, anthropologie, questions de genre et de politique, elle a interrogé le bien-être des personnes aux cultures mélangées et leur place dans la société.
Une recherche à laquelle elle avait lié une autre facette de sa personnalité, un autre don, celui de la peinture. Descendante du peintre Octave Morillot, fille de l'artiste Gilbert Chaussoy, elle exposait elle-même depuis 2012 dans une galerie de Nouméa. Des toiles aux pastels et au fusain pour raconter le monde océanien, son monde, son histoire.
Faire vivre ses idées
Ses proches, sa famille, ses professeurs réunis pour sa soutenance ont tous souligné la volonté permanente de Raïna Chaussoy de rendre l'autre heureux. Un trait de caractère qui, ajouté à la qualité de son travail, précis et nouveau, a convaincu le jury de lui décerner le titre de docteur en psychologie au cours d'une cérémonie forcément teintée d'émotion et de fierté.
Les cinq membres du jury, ses deux directeurs de recherches, Marie-Rose Moro et Tamatoa Bambridge, qui ont présenté la soutenance, ont également exprimé leur volonté de voir ce travail publié. Il pourrait même faire l'objet d'un colloque avec toujours ce même objectif : faire vivre les idées de Raïna Chaussoy.
Découvrez le reportage réalisé par Marie Boscher, Emmanuel Morel et Raël Moine :