Photoreporteur mondialement connu, ex-Black Panther, Stanley Greene était une personnalité marquante de la photographie. Il laisse le souvenir d’un narrateur au talent immense, d’un témoin au regard doux et triste. Il est décédé vendredi à Paris.
Né en 1949 à New-York, l’enfant de Brooklyn a grandi dans un milieu familial artistique. Ses parents, militants communistes, étaient engagés syndicalement dans la défense des Afro-Américains. Il partagera leurs combats en devenant membre des Black Panthers et militant contre la guerre au Vietnam. Stanley Greene finira par quitter les Etats-Unis, qu’il considérait comme profondément racistes et cyniques. Rwanda, Balkans, Irak, Somalie, Cachemire, Syrie, Afghanistan, Etats-Unis… Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, il fut de tous les grands conflits qui agitent la planète. Membre de l’agence VU de 1991 à 2007, Stanley Greene était l’un des fondateurs de l’agence Noor.
A la fin de l’été 2005, la tempête Katrina balaie le delta du Mississipi et la région de la Nouvelle-Orléans bordant le golfe du Mexique. Stanley Greene, qui s’est très tôt engagé à rendre compte de la souffrance des populations dans les zones de guerre ou de désolation, se rend sur place durant six mois. Il photographie les destructions qui ont suivi le passage de l’ouragan Katrina et témoigne du dénuement de la population, notamment afro-américaine, rescapée du terrible ouragan.
Ses images de la Nouvelle-Orléans sont inoubliables, fantomatiques, hantées. Il y retourne ensuite pour documenter la reconstruction, constatant qu’une catastrophe naturelle peut, comme la guerre, ravager la vie de la population, provoquer famine, pillages et ségrégation. Le cyclone a ouvert des failles profondes, réveillant ce que Stanley Greene dépeint comme « le démon insidieux du racisme ». Dix ans avant sa mort, au festival Visa pour l’image de Perpignan en septembre 2007, RFO lui avait donné la parole dans un reportage "Regards blancs sur l'Afrique noire" où il évoquait le milieu élitiste très fermé et blanc du photojournalisme. A Perpignan, Stanley Greene avait permis à un jeune photoreporteur parisien, Nyaba Léon Ouedraogo, de présenter son reportage photographique sur les décharges d'ordinateurs à Accra au Ghana.
Stanley Greene
Un personnage à part, sensible et sincère. Ce visage atypique du photojournalisme, avec son indétrônable béret sur la tête, les doigts ornés de bagues était un photoreporteur solitaire. Il souffrait d’une hépatite C depuis de nombreuses années. Malgré des centaines de photographies publiées dans le monde entier, il vivait dans la pauvreté, symbole sensible d’une génération qui s'efface. Stanley Greene, Parisien d’adoption, mais anglophone assumé, avait 68 ans.
Katrina et la Nouvelle-Orléans, un désastre humain vu par Stanley Greene
A la fin de l’été 2005, la tempête Katrina balaie le delta du Mississipi et la région de la Nouvelle-Orléans bordant le golfe du Mexique. Stanley Greene, qui s’est très tôt engagé à rendre compte de la souffrance des populations dans les zones de guerre ou de désolation, se rend sur place durant six mois. Il photographie les destructions qui ont suivi le passage de l’ouragan Katrina et témoigne du dénuement de la population, notamment afro-américaine, rescapée du terrible ouragan.
Ses images de la Nouvelle-Orléans sont inoubliables, fantomatiques, hantées. Il y retourne ensuite pour documenter la reconstruction, constatant qu’une catastrophe naturelle peut, comme la guerre, ravager la vie de la population, provoquer famine, pillages et ségrégation. Le cyclone a ouvert des failles profondes, réveillant ce que Stanley Greene dépeint comme « le démon insidieux du racisme ». Dix ans avant sa mort, au festival Visa pour l’image de Perpignan en septembre 2007, RFO lui avait donné la parole dans un reportage "Regards blancs sur l'Afrique noire" où il évoquait le milieu élitiste très fermé et blanc du photojournalisme. A Perpignan, Stanley Greene avait permis à un jeune photoreporteur parisien, Nyaba Léon Ouedraogo, de présenter son reportage photographique sur les décharges d'ordinateurs à Accra au Ghana.
Stanley Greene
Un personnage à part, sensible et sincère. Ce visage atypique du photojournalisme, avec son indétrônable béret sur la tête, les doigts ornés de bagues était un photoreporteur solitaire. Il souffrait d’une hépatite C depuis de nombreuses années. Malgré des centaines de photographies publiées dans le monde entier, il vivait dans la pauvreté, symbole sensible d’une génération qui s'efface. Stanley Greene, Parisien d’adoption, mais anglophone assumé, avait 68 ans.